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A collection of poetry. De novembre 2001 à juin 2002 (volume 2)De novembre 2001 à juin 2002 (volume 2) Table des poèmes Sur "Blue And Sentimental" (Count Basie) Hôtel Astoria Bruxelles_Usurpation d'identité... * Leuven_usurpation d'identité Un brin d'humour? * Oostende_usurpation d'identité. Un départ dans la nuit. * Antwerpen-Café Hopper_usurpation d'identité * Le poème, ci-dessous, est un jeu. Il y a différents niveaux de combinaison de phrases. Bon amusement... * Usurpation d'identité_Hall d'immeuble_Fochplein Leuven. * Usurpation d'identité_Complainte d'un Don Juan_Café "De Legend" * Oostende_usurpation d'identité_Un départ dans la nuit. (seconde partie) * Saint-Exupéry_le petit prince. * Leuven-Dadario_Céladon_usurpation d'identité * Dadario_L'attente d'un homme. * Leuven_un grand hall dans une banque_usurpation d'identité * Leuven_Dadario_Usurpation d'identité * Ton silence est-il indifférence ou paresse * Antwerpen_l'entrepôt du Congo_usurpation d'identité * Château de Chambord_usurpation d'identité. * Sur "Blue And Sentimental" (Count Basie) Hôtel Astoria Pas de dernier baiser, Pas de lèvres effleurées, Au moment de se quitter. Il l'a prise par la taille, Pas exagérément, Très convenablement, Elle s'est laissé conduire, Très calmement, Très gentiment. Ils ont tourné Sur le parquet ciré, Mécanique bien huilée. Se laissent-ils séduire Ou restent-ils distants, Peur d'un faux mouvement, Que l'autre s'en aille, Il semble qu'il y a tant Entre eux, dansant. Ils ont tourné Sur le parquet ciré, Mécanique bien huilé. Vaille que vaille, Les danses passant, La musique aidant, Ils pourraient se dire Des mots d'amants, Ils sont là, se taisant. Pas de dernier baiser, Pas de lèvres effleurées, Au moment de se quitter.
Leuven_usurpation d'identité Attends-moi à la gare, Sous la pendule. Il est quatre heures moins quart, Je me sens une vraie canule Est-ce bien raisonnable D'attendre une heure A un premier rendez-vous. Bien gentil, bien aimable, Avec de jolies fleurs, Et dans le cerveau, du mou. Attends-moi à la gare, Sous la pendule. Il est quatre heures et quart, Je me sens une vraie canule Que peut-il lui arriver, Elle résiste à tout Et moi, j'ai la crève. Elle a dû oublier J'espère tout De même. Je rêve. Attends-moi à la gare, Sous la pendule. Il est cinq heures moins quart, Je me sens une vraie canule Je peste, je rage, Avec mes fleurs Plein les mains. Je cherche son visage Au petit bonheur... Peut-être demain. Attends-moi à la gare, Sous la pendule. Il est cinq heures et quart, Je me sens une vraie canule Dans son petit tailleur, Elle arrive et me sourit, Et elle me raconte: Je suis bien à l'heure Il n'est pas cinq heures et demi. Si je ne crois pas à ce conte. Attends-moi à la gare, Sous la pendule. Elle a beau être en retard. J'accepte. Une vraie canule!
Oostende_usurpation d'identité. Le dernier train arrivé en gare, J'ai pris ce dernier train, Peut-être pour arriver trop tard. Je cours dans les rues, Je cours peut-être en vain Je cours jusqu'au port. Je cherche le navire Qui doit t'emmener. Les quais sont sombres et tristes. Ils sont battus par les vents. Je ne trouve plus mon chemin. Je n'y crois pas vraiment. Pourquoi ne m'as-tu pas raconté Que tu partais, que tu t'en allais. Je ne t'aurais pas retenue. Je n'en avais pas le pouvoir. Je n'aurais pas osé te convaincre De rester encore un peu, Pour se parler, pour se connaître, Pour que la distance soit plus douce, Que l'absence se remplisse de souvenirs Je cours éperdu le long d'eau. Je passe de bateau en bateau Sans savoir vraiment où chercher. Je grimpe sur une passerelle. J'en redescends tout déconfit. Je me casse la gueule, Je me sens ridicule et seul. Je ne sais pas pourquoi Finalement je suis là. Je n'ai de raison pour te retenir. Quelques éclats de rires En commun, ce n'est pas suffisant. Nous n'avons été ni amis, ni amants. Nous n'avons été que simples passants Dans une vie qui se bouffe si vite, Dans une vie qui se vide si vite. J'arrive au bout des quais A bout de souffle, défait, Près d'un hangar encore éclairé. C'est le dernier navire. Les amarres sont déjà larguées. Je pense te voir sur le pont Mais je ne suis sûr de rien... Antwerpen-Café Hopper_usurpation d'identité La pluie sur le boulevard Délaye les visages. Les gens passent, se pressent trempés, Sur les trottoirs. Sur les vitres du café, La buée adoucit le temps, Comme un cocon Où se réfugier Contre les aléas du moment. Tu fumes ta cigarette, Comme une barrière entre nous. Les minutes se consument. Les questions me brûlent, Mes joues s'embrasent. Sur un carton de bière, J'écris ce que je n'ose dire. Quand tu commences à lire, Comme j'espère Voir ton sourire. Peut-être trop sibyllins, Ces mots ne parviennent pas Réellement à t'émouvoir. Ai-je été maladroit? Ai-je dit ce qu'il ne fallait pas? Je sens que tu veux partir, Je sens ton âme fuir. Je me sens aussi inconnu Que les passants dehors Qui se pressent dans le froid. Ai-je senti ta main Se poser sur la mienne, Comme une consolation De ces amers lendemains, Peut-être simple imagination. C'est vrai que tu te lèves. Tu endosses ton manteau Comme on signifie un congé. Je te regarde partir... Je vois la porte s'ouvrir... Et je la vois se refermer... Viens-tu me chercher? "Viens! Changeons d'endroit! Tu ne m'écriras rien Mais tu me diras tout..."
Ce dimanche midi, dans un café, A deux pas des rives de l'Escaut, Julia et lui regardent les gens. Un chien couché sur le sol Sourit à un enfant qui s'ennuie. Ce dimanche midi, dans un café, Qui tient un peu du refuge et du zoo, Julia et lui partagent leur temps. Une petite fille avec des crolles A sa poupée essaie de donner vie. Ce dimanche midi, dans un café, Dehors, il commence à faire beau. Julia et lui sont de vieux amants Qui partagent habitudes et heures folles, Bonnes et mauvaises humeurs de vieux amis. Ce dimanche midi, dans un café, A deux pas des rives de l'Escaut, Des autres, ils ne sont pas différents Mais depuis longtemps entre eux, ça colle Même si c'est en silence que cela se dit.
Ce n'était pas vous Embêter que je vou- Lais. Pas fait exprès. Que voulez-vous Souvent, un mot doux Devrait être tait. Et pourtant si vous vou- Liez, vous ne l'êtes pas du tout. Ce ne sont que des mots, pas une prison. Mais je suis tellement soul le charme et de vous. je ne peux m'arrêter Même si je le vou- lais, mots me viennent Pour vous dire Que rien ne vaut un sou- Rire de vous. A l'esprit Ne me viendrait pas. Pitié, je me sou- Mettrai. Des gants Pour vous dire Tout le bien que je pense De vous. A moi, Ne le prenez pas mal. J'écris parfois, Des phrases sotte- Ment. Irai-je Vous le dire. Mais j'aime Votre sourire. Point de vous, Je ne me fous A lier De vous.... Usurpation d'identité_Hall d'immeuble_Fochplein Leuven. Une rangée de boîtes aux lettres Dans un hall d'immeuble. Le même geste chaque jour, La clé ouvre le casier Et le casier est vide, Désespérément Vide de l'attendu. Entre les prospectus et les factures, Aucune lettre. Comme chaque soir, La porte de l'ascenseur Se claque sur l'espoir. Demain, peut-être, Un mot, ne serait-ce qu'un mot. Qui ne changerait plus grand-chose Parce qu'il s'est habitué A l'absence.
Un feu dans une cheminée, un soir, Assis dans une bergère de velours, Offerte à la chaleur de la flamme, Une femme essaie de lire sa vie. Avait-elle compris toutes les questions, Avait-elle saisi toutes les réponses, Dans quel sens, quelle interprétation, Sur quoi finalement, elle se fonde. Pas plus maintenant qu'un autre soir, Elle pourra être sure du tour Que le hasard jouera à son âme, Que prendra demain sa vie. Le feu danse dans ses yeux, Comme les idées dans sa tête, On ne sait pas ce que l'on peut Être entre deuil et fête. Un feu dans une cheminée, un soir, Entre le désespoir et l'amour, Offerte à la chaleur de la flamme, Une femme essaie de lire sa vie. Le parfum des feuilles mortes, Des étangs à l'automne, Flottent entre les arbres. Des chênes séculaires Enserrent une chapelle A la dévotion de Notre-Dame. Le paysage d'eau-forte, aux couleurs passées Sur l'âme, comme l'archet d'un violoniste désespéré Joue les complaintes d'une poésie de Verlaine, D'un homme qui porte le fardeau de ses peines. Le parfum des feuilles mortes, Des étangs à l'automne, Flottent entre les arbres. Les couleurs délétères, Pourtant si belles Restent de drame. Dans les ramures, la musique du vent, La pluie, sur le sol et l'eau des étangs, Accompagnent le travail de l'archet Pour quelques accords discrets. Est-ce une saison morte, D'une vie, déjà l'automne, Triste dimanche de novembre. Ce léger goût amer De la poésie infidèle A la joie de préférer le drame. Usurpation d'identité_Complainte d'un Don Juan_Café "De Legend" Ne prêtez pas d'intention, Je pourrais vous les rendre, Ne prêtez pas d'intention Même s'il y a tout à comprendre. Tous ces malentendus Sont les habits d'une vérité Qui ne pourrait vivre nu cul. Ne prêtez pas d'intention, Je vous les rends Si vous ne faites pas attention Plus vite que votre argent. Vous pourriez pourtant Très facilement demander La portée de ces compliments. Ne prêtez pas d'intention Quand bien même elle serait Toute à votre dévotion A célébrer vos traits. Simples seraient les choses Si vous pouviez accepter Les mots que je vous ose. Ne prêtez pas d'intention, Il n'y a point de malséance Même pour un esprit pudibond Puisqu'il n'y a point avance. Acceptez donc l'avers Comme une simple vérité. Mais si voulez le revers...
Il paraît que le même café existe à Barcelone. Il doit y avoir plus de soleil là-bas, Peut-être entre les gens plus de chaleur Mais c'est peut-être le rêve de l'ailleurs. Ce rêve que ne renie finalement personne Dehors, il pleut, il neige, il fait froid. Dedans, il y a beaucoup de gens, de bruit, Cela n'empêcherait pas de basculer dans l'ennui. La table ronde en marbre blanc, Sur laquelle je m'appuie Devient une bouée de sauvetage, Pour me sauver dans mon naufrage. La vie parfois se vide de son sang (de son sens) Et rien n'empêche, même les quelques amis De se perdre dans les vagues de l'amer, Dans ces flots de pensées délétères. Alors, je me retiens à des souvenirs, Des images par trop fugaces, A l'idée qu'il y a des lendemains, Des gens à prendre par la main, Que je peux voler un sourire Que je peux entendre des rires, Et des gens, raconter leur histoire. J'ai l'impression d'exister... Au moins dans leur mémoire. Oostende_usurpation d'identité_Un départ dans la nuit. (seconde partie) Je suis resté là une heure A regarder ce bateau partir A regarder une histoire finir Avant d'avoir commencer. Je suis resté là une heure Trempé jusqu'aux os En ne sachant pas trop Que faire, que penser. Les lumières du navire Ont lentement disparu. J'étais là, l'esprit nu, Seul sur le quai désert. Aurais-je su te dire Les mots qu'il fallait, Si tant est, qu'ils existaient, Ni tristes, ni amers. Toute la nuit passée A courir, à chercher, Toute la nuit dépensée A encore espérer. Vidé, au petit jour, Transi, les membres gourds Je suis revenu à la gare, Revenu à mon point de départ. J'ai attendu le premier train, Celui de cinq heures du matin. Peut-être que le hasard Mais je n'ai guère d'espoir.
Saint-Exupéry_le petit prince. Les mots du petit prince pour le renard, je voudrais te les dire pour apprivoiser ton regard. A petits mots, à petits pas. Reste. S'il te plaît, ne pars pas. La patience du renard pour le petit prince, je voudrais que tu l'aies pour moi. A petits mots, à petits pas. Reste. S'il te plaît, ne pars pas. Toutes les amitiés sont des histoires de petits princes et de renards, D'une main tendue, d'une main prise, de quelques mots d'espoir, De choses qui se racontent, que l'autre écoute sans impatience, De compliments qui se disent sans cette sempiternelle méfiance. Les mots du petit prince pour le renard, je voudrais te les dire pour apprivoiser ton regard. A petits mots, à petits pas. Reste. S'il te plaît, ne pars pas. La patience du renard pour le petit prince, je voudrais que tu l'aies pour moi. A petits mots, à petits pas. Reste. S'il te plaît, ne pars pas. Toutes les amitiés sont des histoires qui arrivent comme cela, En quelques mots, quelques sourires. On ne sait pas toujours pourquoi. Mais les amitiés ne vivent que parce qu'on le veut vraiment Et pour cela, il faut plus d'attention, de respect que beaucoup de temps. Les mots du petit prince pour le renard, je voudrais te les dire pour apprivoiser ton regard. A petits mots, à petits pas. Reste. S'il te plaît, ne pars pas. La patience du renard pour le petit prince, je voudrais que tu l'aies pour moi. A petits mots, à petits pas. Reste. S'il te plaît, ne pars pas. Toutes les amitiés sont des histoires dans lesquelles il faut croire, On y reste par plaisir, par besoin, même si on y entre par hasard. Toutes les amitiés sont des histoires dont on peut avoir peur. On peut y perdre mais le plus souvent y gagner du bonheur. Les mots du petit prince pour le renard, je voudrais te les dire pour apprivoiser ton regard. A petits mots, à petits pas. Reste. S'il te plaît, ne pars pas. La patience du renard pour le petit prince, je voudrais que tu l'aies pour moi. A petits mots, à petits pas. Reste. S'il te plaît, ne pars pas.
Leuven-Dadario_Céladon_usurpation d'identité Un rêve où tu as ta place. Un rêve où le souvenir S'accroche à un sourire. Un rêve où au son d'un violon, Je t'emmène danser. Un rêve où, accoudés à un bar, Nous nous racontons nos histoires. Un rêve où je me plonge Dans tes yeux, céladon(s). Un rêve où je me ronge Quand tu n'arrives pas. Un rêve où le temps Ne compte vraiment pas. Un rêve où les vérités Souvent se disent. Un rêve où les secrets, Alors, se déduisent. Un rêve où l'on pourrait Croire qu'il y a du vrai. Il attend un signe, Que quelque chose bouge Comme les enfants Qui comptent les autos rouges. Derrière le bar, Le serveur bengali Lui a servi et resservi Café sur café. Nerveux, un peu trépigne, La porte va-t-elle s'ouvrir? Il faut rester patient Pour mériter ce sourire. Peut-être ce soir, Dix autos bleues ou vertes. L'attention en alerte, Ne pas en oublier... Il attend un signe, Que quelque chose bouge Comme les enfants Qui comptent les autos rouges.
Leuven_un grand hall dans une banque_usurpation d'identité Je suis assis dans la salle des pas perdus. J'attends Tant d'entendre Tes pas. Je suis assis dans la salle des pas perdus. Je voudrais Faire le premier pas Mais je n'ose pas. Je suis assis dans la salle des pas perdus. Je ne voudrais pas Me mettre Dans un mauvais pas. Je suis assis dans la salle des pas perdus. C'est si vite fait De se tromper Et je ne veux pas ça. Je suis assis dans la salle des pas perdus. Peut-être que Pas à pas, Cela se passera. Je suis assis dans la salle des pas perdus. Je ne voudrais pas Que tu me mettes Au pas. Je suis assis dans la salle des pas perdus. Je me mérite Pas cela Ne me rejette pas. Je suis assis dans la salle des pas perdus. Tu passes par-là, A grands pas Mais tu ne regarde pas. Je suis assis dans la salle des pas perdus. Je devrais sauter le pas Et t'emmener Pour un pas de deux. Je suis assis dans la salle des pas perdus. Quelques pas De danse Mais cela ne se fait pas. Je suis assis dans la salle des pas perdus. Je devrais dire Pas mal Sans penser à mal. Je suis assis dans la salle des pas perdus. Peut-être qu'à Pas de velours Vous dire tout cet amour Je suis assis dans la salle des pas perdus. Reviendras-tu Sur tes pas Mais pourquoi... Je suis assis dans la salle des pas perdus. "Passim" dans ma vie, j'ai perdu des passions Qui ne m'ont même pas accordé Un petit passé. Je suis assis dans la salle des pas perdus.
Leuven_Dadario_Usurpation d'identité Ce sont des histoires si simples, Dont on souffre tant. La rue est vide, seul le temps y passe. Il n'y a pas grand monde non plus Dans ce café, en fin d'après-midi. L'homme assis à ta table te regarde Et toi, tu as peur de dire par mégarde Ce que tu voudrais qu'il fasse. Ce sont des histoires si simples, Dont on souffre tant. Tes yeux plongés dans les siens Mais tu voudrais que ton regard Se taise, cache ses sentiments. Rien de bien extraordinaire, Rien de déclaré, rien de défini, Quelques idées qui te passent Par-ci, par-là, à l'esprit. Ce sont des histoires si simples, Dont on souffre tant. Ce pourrait être un peu de chaleur Qu'il pourrait sans vergogne te voler, Toi qui en as peut-être tellement donné. Ou lui, qui s'ouvrirait comme un livre. Mais seraient-elles ces conséquences Si grande que tu préfère te taire Que de courir le risque de te livrer, Même si peu, par inadvertance. Ce sont des histoires si simples, Dont on souffre tant. Vous restez l'un en face de l'autre En faisant bien attention De ne dépasser les marches Si vite atteinte de la confession, De l'amitié ou de la confiance. Connaître les chemins de vos âmes, Exploration dangereuse de vos vies. Ce sont des histoires si simples, Dont on souffre tant. Dis-lui les choses simplement, Étranger, ami ou amant. La distance est autant une souffrance Que le regret de s'être connu. Avoir osé donner sa confiance Est avoir aussi recouvré sa liberté. Ce sont des histoires si simples, Dont on souffre tant.
Ton silence est-il indifférence ou paresse Comme l'eau qui s'écoule entre les pierres d'une rivière, Comme le sable qui s'écoule entre les doigts d'une main, Ces quelques secondes passées près de toi s'envolent Plus éphémères que leur souvenir, elles disparaissent. Entends-tu ces mots, lis-tu finalement ces vers. Reportes-tu l'écriture de tes réponses à demain. As-tu peur qu'un peu de temps je te vole. Ton silence est-il indifférence ou paresse. Sur le comptoir, entre les cartons de bière, J'écris des poèmes pour combler ma faim, Pour raconter les choses qui me désolent, Pour raconter l'amour et sa richesse. J'écris pour détourner innocemment la rivière, J'écris pour que le sable s'arrête en chemin, J'écris pour ces quelques secondes même pas folles, Faites de rien et surtout pas de caresses. J'écris mais avec en fait si peu de repères Que ces messages restent sans aucun destin, Faits de mille idées qui s' "entrecollent" Entre un bar, le hasard, la joie et la détresse. Comme l'eau qui s'écoule entre les pierres d'une rivière, Comme le sable qui s'écoule entre les doigts d'une main, Ces quelques secondes passées près de toi s'envolent Plus éphémères que leur souvenir, elles disparaissent. La pluie sur les quais de la gare, les lumières grises des lampadaires, Des voyageurs tristes ou hagards, debout là, en général solitaires. L'eau ruisselle sur les auvents. D'une sirène, parfois le chant Retentit au loin, près du triage, Comme un appel sauvage. Les feux rouges et verts, les palettes des sémaphores, Un départ que l'on espère, la vie, l'amour ou la mort. Un homme assis sur un banc A dans les yeux, d'un amant, Les rêves passionnés, inassouvis. Dont lui fait déni. Une femme le regarde. Des jours ou des années, Le train de la vie retarde ou l'a déjà dépassé. Toujours la même peur, De ce qui n'est pas à l'heur(e), Trop tôt, trop tard, Sur les quais de la gare. Le dire simplement, avant qu'elle ne parte, Même en risquant toutes les flèches de Parthes. Antwerpen_l'entrepôt du Congo_usurpation d'identité Je suis assis au milieu du café, le dos appuyé à un des piliers. Je viens de t'entr'apercevoir à travers une fenêtre. Espoir! Tu pousses la porte vitrée. La pluie ne t'a pas épargnée. Tu va t'asseoir loin de moi. Est-ce que tu me reconnaîtras? Sur ta joue, les gouttes d'eau avec mon mouchoir à carreaux, Je voudrais pouvoir les essuyer, comme un souvenir à ressusciter. Dans les miroirs piqués qui président les lambris cirés. Je croise ton regard jade et j'y sens comme une accolade. Sur tes lèvres, un sourire se dessine. Peut-être je l'imagine. Mais j'y crois tellement. J'ai tant attendu ce moment. S'il te plaît, retourne-toi. S'il te plaît, reconnais-moi. Viens, viens me parler. Viens, viens me raconter. Je suis la ligne de ton cou. Je voudrais être tout. J'écoute le son de ta voix. Je voudrais être tout ça, Le réceptacle de tes mots, la caresse le long du dos. L'ivre de ton parfum ou infime parcelle de ton destin. Mais assis au milieu du café, le dos appuyé à un des piliers, Je ne suis même pas un ami; tant que je ne suis pas l'ennui. Mais tu es venue jusque là. Tu es assise près de moi. Ronde, délicieusement ronde, Comme une glace à la vanille Que l'on mettrait des heures A savourer. Ronde, délicieusement ronde, Ronde de gorge, Douceur et sucre d'orge, Que ma vertu fonde. Ronde, délicieusement ronde, Ronde de fesses, Invite à la paresse, A l'école buissonnière. Ronde, délicieusement ronde, Et mes lèvres vagabondent Au creux d'un genou, Au creux d'un rein. Ronde, délicieusement ronde, Seuls accrochent Son regard et son sourire A damner le monde. Ronde, délicieusement ronde, Et ce n'est pas en une heure Que l'on fait le tour De son amour.
Pardonne ma ferveur, Peut-être es-tu là Mais si absente. A chaque coin de rue, Je cherche ton âme. A chaque fenêtre éclairée, J'imagine ton visage. A chaque question, Je voudrais une réponse Comme un enfant Qui explore le monde. Dans la pluie, Je goûte tes larmes. Dans le vent, J'invente ton parfum. Je te crois là Mais tu es loin. A chaque sonnerie, J'entends ta voix. J'invente des histoires Qui mentent à mon désespoir. Ce pourrait être un homme, Ce pourrait être une femme. Nous avons tous, un jour Perdu le regard de l'autre.
Château de Chambord_usurpation d'identité. Les portes qui s'ouvrent puis se referment. De pièce en pièce, je te suis Mais de chambre en chambre, porte close. Seul, me guide ce bruit De portes qui s'ouvrent et se referment. Empreinte de la démesure d'un roi, Un château immense mais vide Où je te cherche, Marquise, De ta présence, ton parfum, avide Comme un profond besoin de toi. Je viens de surprendre ton ombre, Reflet sur une vitre, dans un couloir, Un reflet qui s'est effacé. Puis a claqué l'huis (clos) d'un boudoir Et tout est retombé dans la pénombre. Fragment de ton visage, part de ton âme, Le labyrinthe n'a pas de fin. Où te caches-tu, Marquise. Ta silhouette si vite s'éteint, Reste le souvenir d'une femme. J'erre dans ce décor nu, Imaginant une histoire Où tu t'arrêterais de courir, Où l'envers du miroir Ne serait plus inconnu. Les portes qui s'ouvrent puis se referment. De pièce en pièce, je te suis Mais de chambre en chambre, porte close. Seul, me guide ce bruit De portes qui s'ouvrent et se referment. Tu as claqué la porte; tu es sortie. Tes pas résonnent sur le trottoir. Je paie nos verres et je te suis. Je cours jusqu'au coin de la rue Mais tu as déjà disparu. Je cours, je cherche dans l'ombre, Laissée par des lampadaires avares. Les pensées, dans ma tête, s'affrontent. Je cours, je cours et je te perds, Je cours sur les trottoirs déserts. De rue en place, de place en rue, Je cours, je cours au hasard. Je crois soudain t'avoir vue. Puis commence à tomber la pluie; Je cours dans les larmes infinies. L'esprit brouillé par la peine, Sans connaître la faille de l'histoire, Je cours à perdre haleine. Je cours à perdre mon âme, Je joue dans un mélodrame. Je cours. Je suis crevé, trempé. L'effort me laisse hagard. Je voudrais pouvoir te retrouver. Je voudrais un mutuel pardon, Des réponses à mes questions. Les pieds dans le caniveau, Assis sur le bord du trottoir, Je regarde couler l'eau, Quand je devine ta présence, Quand je comprends ma chance. Une grande salle de café, Des tables de bois ciré, Un feu de bois dans la cheminée. L'après-midi se tire en longueur. N'est-ce pas encore l'heure. Un homme assis, par la fenêtre Regarde les voitures qui passent, Une rouge, une bleue, une verte, Sans que vraiment il se lasse. Parfois, je crois qu'il tressaille, En a-t-il reconnue une d'entre elles. Une grande salle de café, Des tables de bois ciré, Une femme boit un thé, Sur son visage, une langueur Se lit, se vit sans erreur. Elle regarde son téléphone Qui devrait se mettre à sonner. Elle regarde longuement, atone, Comme s'il pouvait la sauver. Il faudrait qu'elle s'en aille, Qu'elle ne pense qu'à elle. Une grande salle de café, Des tables de bois ciré, Un homme est en train de rêver, Céladon plein de ferveur Imaginant l'une ou l'autre faveur.
Ses songes n'auront pas de réalité. Elle ne poussera pas la porte. Qu'importe, il est en pleine liberté; Ses pensées sont les plus fortes. Faudrait-il qu'il défaille Parce qu'il ne pense qu'à elle. Une grande salle de café, Des tables de bois ciré, Une femme vient d'entrer, Un regard noyé de bonheur, A briser le mythe du malheur. Vient-elle attendre son amant Qui lui a donné rendez-vous. Vient-elle de voir son amant, Vraiment aimant et très doux. Qu'importent toutes les failles, C'est toujours lui, toujours elle. Une grande salle de café, Des tables de bois ciré, Un feu de bois dans la cheminée. L'après-midi se tire en longueur. N'est-ce pas encore l'heure.
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