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A collection of poetry. De novembre 2001 à juin 2002 (volume 4).

 

 

 De novembre 2001 à juin 2002 (volume 4).


Table des poèmes

Oostende_la passerelle (part one) _Un départ dans la nuit._usurpation d'identité         *

Le sens des silences         *

Xxx     *

d'identité.        *

Antwerpen_L'entrepôt du d'identité        *

Antwerpen_l'entrepôt du Congo_la porte_Usurpation d'identité.    *

Xxx     *

Antwerpen_usurpation d'identité.           *

Oostende_la passerelle (part Two) _Un départ dans la nuit._usurpation d'identité        *

Moins belle que charmante          *

Xxx     *

Xxx     *

Usurpation d'identité_Antwerpen_Amerikalei. *

Usurpation d'identité_Antwerpen_Amerikalei_part two.        *

Xxx     *

La vallée de la Dyle, un soir de juin.      *

Xxx     *

La salle Souveraine.           *

du d'identité.         *

Nuances infinies    *

Avec quelle encre s'écrivent les poèmes?        *

Vent sage     *

le d'identité   *

Bruxelles_rue d'identité      *

Défiance       *

La Croix En Touraine_un vieux mur de pierre.            *

De cafés en bars     *

Une réalité    *

Le voyageur incessant      *

Rien de méchant    *

Apologie d'un poète (xième version).     *


Oostende_la passerelle (part one) _Un départ dans la nuit._usurpation d'identité

La passerelle entre le quai et le navire,

Celle que j'hésite à monter,

Cette passerelle entre le passé

Et l'ailleurs, l'autre part de l'avenir.

Une brise légère, le clapotis de l'eau,

Les étoiles qui brillent là-haut,

Cette passerelle qu'il faut grimper

Pour savoir ce que l'on a manqué.

Il faut prendre une décision.

Il faut vivre déjà avec ses regrets

Ou risquer cette fragile paix.

Ne pas vivre comme un con.

Je sais que tu es de l'autre côté,

Que tu es là, sur ce navire.

Le reste, je suis encore à l'ignorer,

Cette peur de ne pas prédire.

La passerelle, sous mes pas,

Va-t-elle osciller, se balancer,

Je sais que je vais te retrouver.

Ce que je peux penser à toi.

Vais-je attendre trop longtemps

Que se relève cette passerelle.

Que dans le soleil couchant,

Nos deux vies se démêlent.

Tu risques de m'ignorer

Si je grimpe là-dessus,

Tu ne m'avais jamais vu.

Tu pourrais aussi m'embrasser.

Il y a tant de passerelles

Entre les quais et les navires.

Tant entre nous et elles

Entre le passé et l'avenir.

Le bateau est-il parti?

M'as-tu déjà oublié?

Jamais amant, jamais ami,

La passerelle est-elle relevée?

Le sens des silences

Le sens des silences.

S'en vont, s'en viennent

Dans tous les sens.

Des silences

Qui ne veulent rien dire.

Des silences

Qui ont tout à dire.

Des silences,

Timides comme une jeune fille.

Des silences,

Méprisants pour l'autre.

Des silences

Parce que l'on n'ose pas.

Des silences

Parce que l'on ne s'intéresse pas.

Le sens des silences

Que l'on ne connaît pas.

Des silences

Pour ne pas trop dire.

Des silences

Parce que l'on en a dit de trop.

Des silences

Par lâcheté,

Des silences,

Plein d'amour.

Des silences

Difficiles à supporter.

Des silences

A regretter, d'autres pour espérer.

Des silences,

Dans tous les sens.

Xxx

Mieux vaut avoir des lettres

Qu'avoir des mots,

Les mots disent toujours de trop,

Trop loin ou trop peu,

Les mots sont des prisons

Qui enferment les lettres.

Une lettre et quelques points

Et c'est un peu de rêve.

Une lettre associée à d'autres,

C'est un mot que l'on dit

En toute inconscience

Et il n'y a déjà plus

Aucune innocence.

 

d'identité.

C'est parfois un regard,

Une petite phrase, un peu au hasard.

Quand la porte se referme,

On ne regrette pas ses termes.

On ne connaît pas sa faute,

Voit pas le vernis qui saute.

Pourtant, c'est la dernière fois

Qu'elle s'est assise près de toi.

Un ange, par-là, est passé

Et tu ne l'as pas vu volé.

De la vie, ce sont les choses.

Tu crois offrir des roses

Et les épines la blessent,

Rappelant quelque détresse.

Tu as cru bien dire, bien faire,

Mais tu es dans une telle galère.

Il n'y a pas là quelque crime.

De ces nuances infimes

Naissent des malentendus

Ou des trop bienentendus.

Pas de martel en tête,

S'il n'y a rien que tu regrettes,

Seulement, cette porte fermée

Et cette chaise dans le café.

Ce qui se raconte est peut-être vrai

Mais la vie ment si souvent.

Tu ne peux pas faire une si longue route

Sans avoir, un jour, un doute.

Je pourrais m'asseoir sur le bas-côté

Et regarder les gens passer.

Je pourrais leur demander

De me raconter leur histoire.

J'ai bien peur de ne récolter

Que de profonds silences.

Ce qui se raconte est peut-être vrai,

Il y a tant encore à croire.

Si ce n'est pas cela, c'est son contraire.

Un chemin est bordé de vérités,

Fleurs naissantes, arbres desséchés.

Je pourrais m'asseoir sur le bas-côté

Et raconter aux gens qui passent

Ce qui me passent par la tête.

Ils pourraient penser que je mens.

Comment le leur prouver?

Ce qui se raconte est peut-être vrai,

Le temps décante nos erreurs.

Je crois seulement que parfois

Il sèche nos pleurs et invente

A sa manière des souvenirs,

Plein d'amour ou de regrets.

Je pourrais m'asseoir sur le bas-côté

Et croire qu'un jour, tu repasseras

Au même endroit, à la même heure

Mais à tout cela, je ne crois pas.

Ce qui se raconte est peut-être vrai,

Mais simplement une question

De lumière, de lueur dans les yeux,

De l'écho d'un mot, d'une voix

Qui s'éteint dans le lointain.

Je pourrais m'asseoir sur le bas-côté

Un brin d'herbe entre les dents,

A l'ombre d'un vieux charme,

Et me regarder passer sur la route,

Entre mes certitudes et mes doutes.

 

Antwerpen_L'entrepôt du d'identité

Je suis loin, très loin

De ces étangs aux reflets mordorés,

Les couleurs de ton regard,

Perdues un jour.

Je suis au point

De ne pouvoir plus que rêver

D'une rencontre par hasard,

Les circonstances concourent.

Je suis loin, très loin,

Là-bas ou ici dans ce café,

De penser encore te revoir,

Perdue pour toujours?

Je suis au point

De croire, triste et découragé,

Que n'existe pas l'espar

Pour changer le cours.

Tu es loin, très loin.

Il me reste ces songes volés,

Images de ci, de là, d'un soir,

Je ne gagne pas à la mourre.

 

Antwerpen_l'entrepôt du Congo_la porte_Usurpation d'identité.

Une porte close

Que tu ne veux pas ouvrir.

Une porte vitrée

Par laquelle tu peux regarder.

Mais tu ne distingues pas très bien,

Ni les choses, ni les gens,

Ni leur vie, ni leurs sentiments.

Je suis là, dans le café,

Et tu ne pousses pas cette porte.

Je ne peux pas sortir

Pour te rejoindre sur le trottoir.

Je dois rester sur ma chaise.

Tu ne veux pas que je sorte.

De toute façon, je n'ose pas.

Pourtant, toutes les portes

N'ouvrent pas sur des boites

A Pandore.

De toute façon, au fond,

Il reste l'espoir.

Pourtant toutes les portes

N'ouvrent pas sur le malheur.

Une porte close

Que personne ne veut ouvrir,

Par angoisse, par paresse,

Par peur de se décevoir.

Tu restes sur le trottoir,

Moi, sur ma chaise.

Tu pars, sur un dernier regard.

 

La porte close

Comme nos idées.

Appréhension de s'ouvrir,

De perdre ses distances,

Sa paix ou ses illusions.

La porte du café

Est restée fermée.

Xxx

Des raies de lumière

A travers

Les persiennes

Tigrent

Les deux chats

Qui paressent

Sur le parquet.

Les grains de poussière

S'envolent,

Reviennent.

D'étoiles,

L'éclat

Puis tout

Disparaît.

Tu dois être sur le divan,

A lire un roman.

J'aurais voulu être là,

Etre assis près de toi,

A regarder dans la lumière

Danser la poussière.

 

Antwerpen_usurpation d'identité.

Tout ce que l'on ne fait pas,

Parce que l'on ne veut pas.

Tout ce que l'on ne fait pas,

Parce que l'on a peur de ça.

Un scooter futuriste me frôle.

Je marche sur la bordure.

J'ai oublié mon rôle,

Fin de non recevoir, pas de futur.

Je croise des gens pressés,

Pressés d'arriver quelque part.

Je ne sais plus où aller,

Pas de futur, fin de non recevoir.

Tout ce que l'on ne fait pas,

Parce que l'on ne veut pas.

Tout ce que l'on ne fait pas,

Parce que l'on a peur de ça.

Je m'arrête au coin d'une rue,

J'imagine une silhouette,

Dans une vitrine, entraperçue.

Elle part sans attendre, pirouette.

Je ne peux pas crier mes questions

Au vent perdu dans le bruit de la ville.

Personne, même l'écho ne répond.

Alors elle, battement de cils.

Tout ce que l'on ne fait pas,

Parce que l'on ne veut pas.

Tout ce que l'on ne fait pas,

Parce que l'on a peur de ça.

Port des brumes et de l'angoisse,

Des mots que je n'ai pas dits,

D'autres, de vrais porte-poisses.

Je n'ai jamais rien compris.

Je pourrais tirer la sonnette.

Si d'aventure, on me laisse monter,

Faire la différence, entre sornettes

Et ce qui est ma pauvre vérité.

Tout ce que l'on ne fait pas,

Parce que l'on ne veut pas.

Tout ce que l'on ne fait pas,

Parce que l'on a peur de ça.

Bien-entendu que je ne ferai

Rien et encore moins que ça.

Mais on peut toujours rêver

Qu'un jour, le hasard le fera.

Un scooter futuriste me frôle,

Le même qu'il y a un instant.

Cela me semble drôle.

La scène revient, se répétant.

Tout ce que l'on ne fait pas,

Parce que l'on ne veut pas.

Tout ce que l'on ne fait pas,

Parce que l'on a peur de ça.

Oostende_la passerelle (part Two) _Un départ dans la nuit._usurpation d'identité

Echappée, perdue, envolée,

Au bout de la passerelle,

Le vide au-dessus de l'eau.

Le navire s'est fait la malle

Et elle est sur le pont.

J'avais beau courir,

Je n'avais pas de billet,

Pas de carte d'embarquement,

Pas de passeport,

Pas de "passe-tort".

Je regarde à l'horizon

Les dernières lueurs,

Les salons et les quelques hublots

Encore éclairés.

Les mouettes rient.

Echappée, perdue, envolée,

Peut-être son mouchoir

S'est-il agité?

Je n'ai rien vu,

Je suis arrivé trop tard.

Qui sait si le vent

Ne portera pas

Mon appel pressant?

Mais les mouettes rient,

Les mouettes se moquent.

Je redescends

De la passerelle inutile,

Qui mène futile

Au vide le plus profond,

Celui d'un départ.

 

Moins belle que charmante

Les yeux dans les nuages,

Les pensées toutes nues,

Souvenirs...

Perdue...

Moins belle que charmante,

Jamais arrogante...

Je te regarde marcher

Au fil des songes.

Ne plus entendre parler,

Ai-je jeté l'éponge.

La couleur des paysages,

Les réponses mal venues,

Désirs...

Émue...

Certainement intrigante,

Vraisemblablement pas intrigante.

N'avoir rien su

De ton âme rencontrée.

Ne pas avoir vu

Les refus annoncés.

Autrement qu'un simple passage,

Des idées préconçues,

Invertir...

Je m'évertue...

Mais la douleur lancinante

Reste là, constante.

Je n'ai droit à rien,

Ni plaintes, ni couronnes,

Même pas l'espoir incertain

Que tu me pardonnes...

 

Xxx

Jamais eu de sang répandu,

Aucune larme versée

Mais pas non plus

De baiser échangé.

Il y a eu des mots

Mais vide de sens,

Rien de plus, de trop,

Même d'indécence.

Il y a eu des regards

Qui se donnent parfois

Comme au hasard,

Sans réel émoi.

Il y a eu des gestes,

Sans signification,

Fuite comme la peste,

A tort ou à raison.

A moins d'avoir

Préféré tout taire,

Sans un mot d'espoir,

Plus facile à faire.

Il n'y a plus rien,

Plus un sourire

Même anodin,

Plus un rire.

Rien de malvenu,

Rien à regretter,

Mais rien de vécu,

Rien à oublier...

 

Xxx

Dans nos vies, les nuages noirs

Reviennent si vite.

Couleur du désespoir

Que l'humain plébiscite

Par paresse,

Par faiblesse,

Par lâcheté.

Ces nuages noirs

Emplis de certitude,

Les éclairs de haine,

Le tonnerre du rejet.

Nous croyons que seuls,

Les autres,

Seront trempés.

Mais la tourmente est généreuse,

Elle touche tous et toutes,

Le paria et le détenteur de vérité.

Dans nos vies, les nuages noires

Reviennent si vite

Et il ne faut pas croire

À un salut dans la fuite.

 

Usurpation d'identité_Antwerpen_Amerikalei.

Un long boulevard,

Dans la lumière du soir,

Des voitures passent,

Pressées de rentrer.

Les premiers lampadaires

Offrent leur lumière

Aux quelques passants,

Perdus déambulants.

Je me promène,

L'âme en peine

Quand je te vois.

Tu ne regardes pas.

Les feux de circulation,

Sans émotion,

Règlent le hasard

Le long du boulevard.

Je ne peux traverser,

Pour aller de l'autre côté.

Je te regarde partir

Avec un soupir.

Si le feu passe au vert,

Peut-être encore, j'espère.

Mais sur l'autre trottoir,

Il me suffit d'un regard.

Ta silhouette disparue

Au coin de la rue.

C'est trop tard,

Dans la lumière du soir.

 

Usurpation d'identité_Antwerpen_Amerikalei_part two.

Un long boulevard,

Dans la lumière du soir,

Je continue ma promenade,

Le Graal s'éloigne de Galaad.

Les vitrines lumineuses

Éclairent les faces cireuses

Des mannequins

Et des passants sans destin.

Un long boulevard,

Dans le jeu du hasard,

Chercher dans les reflets

Des visages que l'on connaît,

Dans les couples croisés

Des lambeaux de rêves brisés,

Des morceaux d'existence,

Des retours à l'évidence.

Un long boulevard,

Dans la lumière du soir,

Je continue ma promenade,

A l'âme, cette escapade.

Puis dans la rumeur des autos,

Un appel dans mon dos,

Un prénom qui sonne,

La bonne personne?

 

Xxx

Tes cheveux dans le vent

Et mes paroles

Qui s'envolent.

Des larmes dans tes yeux

Mais c'est le vent,

Seulement.

Un sourire sur tes lèvres,

Mais sans raison,

Qu'en dirait-t-on ?

Et pas de réponse

Même qui arracherait

Le cœur d'un trait.

Et pas un mot

Même qui écorcherait

La vie d'un insuccès.

Tes cheveux dans le vent

Et mes paroles

Qui s'envolent.

Cela te passe le temps....

La vallée de la Dyle, un soir de juin.

Il y a dans la vallée,

Au-dessus de la rivière

Quelques traces de sang

Et le reste des cieux,

De nuages gris, endeuillés

Couverture de misère,

Où de temps en temps

Des bribes de tes yeux

S'émancipent ....

Il y a l'horizon,

Un soleil déjà lointain,

Un jour se meurt

Où l'on n'a pas aimé.

Parfois la passion

Fatiguée s'éteint,

Dans une torpeur.

Sur l'avenir blessé,

La vie anticipe.

Il y a dans la vallée,

Au-dessus de la rivière,

Quelques traces du temps,

Au hasard des cieux,

Où l'on s'est aimé.

Qu'encore, on espère.

Sans être amants,

Croiser tes yeux

En aucun Chrysippe

Xxx

Montrer ses faiblesses,

Ecrire sa détresse,

Ce n'est point geindre;

Ce n'est point se plaindre.

Uniquement raconter

Par humilité, par humanité.

Que nous sommes si peu

En se croyant dieu.

Pas de justification,

Pas d'explication

Pour justifier la lâcheté,

Nos petites malhonnêtetés.

De simples mots

Pour être moins sots.

 

La salle Souveraine.

Les cartes à jouer

Jetées

Sur le tapis usé.

Des trognes de joueurs,

Vieux habitués

De ce petit café,

Dans un hameau perdu

En face d'une église

Décrépite.

Une horloge publicitaire

Rythme le temps

Des levées et des murmures

Des clients qui ont pris

Le pli

De jouer silencieusement

Entre marques qui se posent

Et remarques qui se susurrent.

Cela vit doucement

Dans la chaleur du poêle

Qui casse le froid

De ce mois de juin

Encore frais.

Deux spectateurs,

À califourchon sur leur chaise,

Regardent cette partie

De taiseux.

Un fume la pipe

Qui laisse sur le jeu

Une légère brume

De matin d'automne.

L'autre a au bec

Une cigarette roulée,

Éteinte comme son regard.

Un joueur fume le cigare

Au parfum un peu aigre.

Les choses se passent.

du d'identité.

J'essaye d'accrocher ton regard.

Je l'attrape mais il repart.

Il y a toujours une fuite,

Une crainte qui nous habite.

Je le retrouve dans le miroir,

Perdu au loin, ton regard.

Il raconte des choses

Et les questions qu'il pose.

Il a pourtant, ce soir.

De la chaleur, ton regard.

Peut-être que je ne sais pas

Lire tout son émoi.

J'essaye d'accrocher ton regard.

Je l'attrape mais il repart.

Tantôt, il me rassure,

Tantôt, il me torture.

Je le retrouve dans le miroir,

Perdu au loin, ton regard.

Est-ce que vraiment j'y lis,

Des suppliques, des cris.

Il a pourtant, ce soir.

De la chaleur, ton regard.

Ha, si tu pouvais traduire...

Que je ne te fasse pas souffrir.

 

Nuances infinies

Les petits mots, les chuchotements,

Qui pourraient se dire facilement

Et parfois se taisent tout autant.

Les petits gestes, les sourires,

Qui pourraient montrer sans faillir

Ce que l'on n'ose dire.

Les odeurs, les couleurs, les parfums,

Dont on ne devrait pas être à jeun,

Et tant préjugés par d'aucuns.

La peur du risque, d'un écart,

Pour la douceur d'un regard,

Rayé sans regret de la mémoire.

Ha, le goût des choses établies

Pour nous faciliter la vie,

Nous priver des nuances infinies,

Du plaisir et de la souffrance,

Nous plonger dans l'inappétence,

Par peur de toutes les conséquences.

Ce n'est pas que son contraire

Mériterait que l'on en soit fier,

Mais entre les deux, il y a une aire,

D'immense plaisir et de respect,

De tristesse et de grande paix,

Mais il faut pouvoir y être prêt.

 

Avec quelle encre s'écrivent les poèmes?

Avec quelle encre s'écrivent les poèmes?

L'encre d'un stylo-bille publicitaire

Ou d'un beau stylo à la plume d'or.

Est-ce d'une telle importance?

Faut-il un papier vergé

Pour dire que l'on peut aimer?

Avec quelle encre s'écrivent les poèmes?

L'encre des regrets tristes et amers

Ou celle des espoirs peut-être d'ores

Et déjà perdus par l'impatience.

Peut-on écrire sur un carton de bière

L'ode pour un regard offert?

Avec quelle encre s'écrivent les poèmes?

L'encre de ces souvenirs délétères

Ou celle du désir d'un corps.

Est-ce d'une telle importance

Que les pages se perdent dans un tiroir

Si elles vivent dans une mémoire?

Avec quelle encre s'écrivent les poèmes?

Celle des choses que l'on veut taire

Ou celle d'honnêtes confiteor,

Difficilement écrits ou avec aisance?

Peut-on écrire dans le vent

Pour disperser ses sentiments?

Avec quelle encre s'écrivent les poèmes?

L'encre d'une liberté entière

Ou celle d'ineffaçables remords.

Est-ce d'une telle importance

Tout ce que l'on pourrait écrire

Alors qu'il serait plus simple de le dire.

 

Vent sage

Entre deux nuages,

Un soleil distrait

Doucement réchauffait

Le bois du vieux banc.

Quiet paysage,

Où le temps passait,

Les souvenirs repassaient

Au-dessus des étangs.

Où un vent sage,

Mais parfois indiscret,

Avec une robe jouait,

Comme un don juan

En des marivaudages

le d'identité

Entre de hauts bâtiments,

Sur une petite place,

A l'abri du temps.

Tu es assise en face,

De moi, à l'ombre

D'un vieux mur.

En équilibre, sur les pavés,

Les tables et les chaises,

Notre conversation, parfois ébranlée,

Des voix qui se taisent

Mais point se morfondent

Sans en être vraiment sûr.

Sur un toit, se dresse

Un ange doré

Et le vent, d'une caresse

Emporte les idées.

Pourquoi être inquiet

Des mots que l'on dit.

Je regarde tes yeux

Pour comprendre ta vie,

Exaucer tes vœux,

En évitant que tu ne fuies.

Sans volonté de méfaits...

Pardonnes ce que je suis.

Un petit peu à la fois,

Parfois aussi, très maladroit,

A petits pas.

Soif

D'apprendre,

Envie

De comprendre.

Ne pas restez sur sa faim,

Risquer la fin

De non-recevoir

Pour plus en savoir,

Mais sans faire de peine.

Chercher le sourire

Comme une récompense,

Chercher dans le regard

Comme une bienveillance.

Un petit peu à la fois,

Offrir un peu de soi,

A petits pas

Chercher

Les réponses,

Les idées

De son âme.

Espérer le pardon

Pour toutes les maladresses.

Un petit peu à la fois,

Parfois aussi, très maladroit,

A petits pas

Parce que cela en vaut la peine.

Bruxelles_rue d'identité

Les trottoirs encombrés de badauds et de chalands,

Des touristes, des bourgeois,

D'autres, plus pauvres que l'on ne croit

Des brocanteurs de bout de vie, des gros marchands.

Le bruit des bruits des moteurs et des klaxons,

Des enfants qui passent

En jouant les "apaches".

Et un musicien du basson.

Les regards d'amateurs éclairés

Qui cherchent la pièce rare,

Qui viendra au jour, par hasard,

Dans ces boutiques de vendeurs roués.

Les yeux de cette femme charmante,

Entre les commodes à raccommoder

Et les existences de porcelaine ébréchée

Qui regarde et de quelques mots commente.

Et moi, j'écoute, je réponds et je raccroche

Tous ces fragments de destinée,

Des escaliers à monter

Des marches à descendre sans anicroche.

Essayer de la connaître,

Avec toutes les possibles erreurs,

Comprendre son sens du bonheur,

En associant les styles et son être.

La rue a beau être grouillante,

Les vitrines remplies de curiosité,

Et d'une foule bigarrée,

Petit malfrat et agréable passante.

Je m'en moque parce que mon repère

Est aujourd'hui son sourire.

Ma seule chance peut-être de la circonscrire.

Alors je ne veux pas me laisser distraire.

Défiance

Méfiance,

Repli sur toi.

Culpabilité

Pour ce que l'on n'a pas fait.

Défiance,

Manque de foi.

Responsabilité,

Coulée en de lourds regrets.

Confiance,

Confiance en toi.

Inviter

Le bonheur toujours si prêt.

Constance

Parce que tu y crois.

Pardonner

A ceux qui t'aideraient.

Souffrance

Parce qu'on ne l'évite pas.

Apprivoiser

Le malheur toujours si prêt.

Espérance

Parce qu'autrui est là.

Excuser

Parce que personne n'est parfait.

Il y tant dans l'existence,

Des qualités en nous,

Que l'on doit retrouver.

Des plaisirs d'exister,

Des douleurs à vivre

Que l'on doit partager.

Du poids de l'amitié

Pour pouvoir avancer.

Des mots pour comprendre

Et des sourires à échanger.

 

La Croix En Touraine_un vieux mur de pierre.

Un soleil plein d'ardeur,

Une profonde chaleur,

Entre les vignes bien taillées

L'herbe roussie bien avant l'été.

Sur le chemin, la poussière

Danse parfois dans le vent éphémère.

Derrière quelques cerisiers,

Aux fruits arrogants et acidulés,

Se prélasse une longère

Enlacée d'un mur de pierres

Comme le bras d'un amant

Autour de la taille, amoureusement.

Un vieux mur de pierres,

Une enceinte de chair,

Semblant si solide, si forte,

A échapper à la mort.

Les épines acérées des roses

Auxquelles point il ne s'oppose.

Les lézardes à la passion

Qui minent lentement sa raison.

L'amour pour le nourrir

Qu'il ne peut fuir.

Cette cruelle impossibilité

A pouvoir se partager.

Ce qu'elle est ignorante,

Cette adorable passante,

Que le soleil a moins d'ardeur

Que ce vieux mur en pleurs

De ne pas être et avoir été,

De pouvoir partir et encore rester.

De cafés en bars

Drôle de quête, de cafés en bars,

Pour un homme qui n'aime pas boire,

Faire toutes les chapelles

Pour ne penser qu'à elle.

Passer entre les tables occupées,

Aller jusqu'au comptoir,

Pour ne consommer qu'un café

Et chercher infiniment son regard.

Regarder par les vitrines,

Si d'aventure, par hasard,

Et chaque enseigne assassine

Un petit morceau d'espoir.

Drôle de quête, de cafés en bars,

Arpenter sans fin les trottoirs,

On ne peut pas, sans séquelle,

Continuer à penser à elle.

Il arrivera bien un jour

Où il pourra la revoir.

Le destin joue tellement de tours

Et se joue autant de l'amour.

Mais en attendant, jusque là,

Il peut encore arpenter, hagard,

Longtemps, tant qu'il y croit,

Les rues, de cafés en bars.

 

Une réalité

ll y a longtemps qu'il sait

Que ses rêves ne seront

Jamais une réalité.

Que s'ils sont un corps,

Il ne pourra, illusion,

Jamais le toucher.

Il y a longtemps qu'il sait

Que ses marches ne le porteront

Jamais jusqu'au baiser.

Qu'il a toujours eu tort

De croire à une passion

Qui ne pouvait exister.

Il y a longtemps qu'il sait

Qu'il est de ceux qui font

Accès de culpabilité

Comme si, jusqu'à sa mort,

Il ne pouvait avoir raison

Contre cette réalité.

Il y a longtemps qu'il sait

Que les destins se font

et qu'il est vain d'y résister,

Que malgré tous ses efforts,

Elle reste une illusion

Qu'il ne pourra pas enlacer.

 

Le voyageur incessant

Le voyageur incessant

A chercher derrière les collines

Ce qu'il ne trouve pas devant,

Ce qu'il croit le fuir.

Et pour lui, aujourd'hui,

Toutes ces collines,

Ce sont les vitrines

Des cafés et des restaurants.

Des petites robes à fleurs

Qui ne sont que des reflets

Dans les miroirs trompeurs.

Ces rues qu'il enfile,

Larges vallées perdues

Où les troupeaux de piétons

Ne changent rien à la solitude.

Et s'il croise un regard,

Bien vite celui-ci se détourne.

Quand bien même il trouverait,

Il faudrait encore dans son âme,

Passer de colline en colline,

Pour comprendre une vérité,

Si tant est que l'esprit s'ouvre.

Mais lui, naïf et courageux,

Continue sa quête,

Passe imperturbable sa tête

Par la porte des cafés

Pour jeter un œil.

Il est loin encore

De vouloir porter le deuil.

Il marche, sans accord,

Mais sur une petite musique douce.

Il cherche dans la foule des traces

D'une silhouette, d'une démarche.

  

Rien de méchant

Rien de méchant, il ne dit rien de méchant.

Rien de méchant, rien qu'il ne voudrait avoir dit.

Ce sont des mots de tous les jours.

Parfois on dit des choses,

Qui ont comme un parfum de rose,

Comme une fragrance d'amour.

Rien de méchant, il ne dit rien de méchant.

Rien de méchant, rien pour faire du mal.

Ce sont des mots qui se promènent,

Des mots qui sont si vite dits

Et parfois tout aussi vite mal compris.

Alors le démon entre en scène.

Rien de méchant, il ne dit rien de méchant.

Rien de méchant, rien qu'il ne voudrait avoir dit.

Le diable joue des mots

Pour leurrer méchamment l'esprit

Mais que voulez-vous, c'est ainsi,

Il y a toujours le mot de trop.

Rien de méchant, il ne dit rien de méchant.

Rien de méchant, rien pour faire du mal.

Ce sont des mots innocents

Si tant est qu'ils puissent l'être

Qui vous laissent comparaître

Devant un tribunal permanent.

Rien de méchant, il ne dit rien de méchant.

Rien de méchant, rien qu'il ne voudrait avoir dit.

Ce sont des mots de tous les jours.

Parfois on dit des choses,

Beaucoup plus qu'on ne suppose

Et l'autre n'est pas sourd.

Rien de méchant, il ne dit rien de méchant.

Rien de méchant, rien pour faire du mal.

Mais les mots restent importants

Pour pleurer sa tristesse, sa peine

Et si le démon entre en scène,

Qu'importe si l'autre est confiant.

Rien de méchant, il ne dit rien de méchant.

Rien de méchant, rien qu'il ne voudrait avoir dit.

Apologie d'un poète (xième version).

Comme une abeille contre une vitre,

Je suis piégé par la transparence,

Mes milles mots qui t'encensent

Sont parvenus à te rendre triste.

Que faudrait-il, bon dieu, faire

Pour que ce chagrin s'apaise.

J'ai beau en faire l'exégèse,

Où est le mal dans ces vers?

Comme une abeille contre une vitre,

Qui voit de l'autre côté, la lumière,

Encore toujours, un pardon j'espère

Pour tout ce qui te rend triste.

Peut-être qu'un jour la vitre se brisera,

Pour passer de l'autre côté.

Peut-être que tu m'offriras ta liberté...

Peut-être qu'un jour la fenêtre s'ouvrira

Comme une abeille contre une vitre,

Si vite pris, si vite mis en prison,

Avec toutes les excellentes raisons

Que l'on a quand on est triste.