Quand je pense à l’Union européenne, la première image qui me vient à l’esprit est celle d’un bateau parti en mer. On l’espère « paquebot » plutôt que « bateau de pêche », en dehors de toute connotation péjorative pour ces derniers et l’outil de travail qu’ils représentent, entendons-nous bien.
Encore que « paquebot » serait accepté si TOUS les citoyens européens en étaient passagers… mais ceux que je devine sur ce bateau viennent tous de Bruxelles.
Ce navire n’est pas à la dérive – pas encore, espérons-le – mais il y a longtemps, trop longtemps qu’il n’a plus accosté pour rencontrer le citoyen européen. Mais, après tout, ce dernier existe-t-il seulement ? J’en arrive à douter sérieusement.
La presse européenne a beau déplorer, suite aux dernières élections européennes, que l’abstention triomphe partout en Europe, la faute n’en revient pas complètement aux électeurs. En effet, mêler deux scrutins aux portées très différentes le même jour – Belgique, Luxembourg, en Thuringie (Allemagne), Royaume-Uni, e.a. – ne facilite guère la lisibilité des campagnes. Qui plus est, les pouvoirs nationaux en place, même à un niveau régional ou subrégional, sont déjà fortement critiqués d’être trop éloignés des préoccupations des citoyens pour que ces derniers puissent appréhender à sa juste valeur un pouvoir européen.
Et comme le souligne le président du Parlement européen sortant, l’Irlandais Pat Cox, « (…) les Européens ont sanctionné leurs gouvernements respectifs, tant en Europe occidentale que dans les nouveaux Etats membres d’Europe centrale et orientale. (…) ». Qu’ils soient de gauche ou de droite ne semble pas faire de différence… Serait-ce donc que les politiques menées conduisent à des désastres sociaux ?
Le taux d’abstention montre que du travail reste à accomplir par « ceux d’en haut » vers « ceux d’en bas ». Malgré un gros et louable effort de communication, la transparence n’est pas totale. Les politiciens rétorqueront que le citoyen se désintéresse de la politique. Il y a, peut-être, du vrai. Mais, à mes yeux, le « faux » l’emporte et tient à ceci : le citoyen ne se désintéresse pas de la politique au sens premier du terme mais les jeux politiciens, magouilles et autres alliances (1) détournent l’attention et le regard (et, c’est bien connu : « loin des yeux, loin du cœur »).
Peut-on espérer qu’au vu du résultat des élections, l’Europe ré-orientera sa politique ? Quelle route va-t-elle emprunter ? Que va-t-elle nous sortir de son chapeau ? Se rapprochera-t-elle enfin des citoyens ?
Espérons que le citoyen européen ne se demande pas pourquoi on lui a demandé de se déplacer le 13 juin…
Jan Brodeva
(1) Ce qui m’empêche de parler d’ « homme politique » – qui aurait toutes les vertus dont, e.a., celle de penser aux générations futures – et de parler plutôt de « politicien » - qui aurait tous les défauts dont celui de penser aux prochaines élections. Je rabaisse d’un cran le propos attribué au général Charles De Gaulle quand on lui demandait la différence entre un homme d’Etat et un homme politique…
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L’horizon est une ligne qui s’éloigne au fur et à mesure qu’on s’en approche…Un article de Jan BrodevaCommentaires |
Oui,
l'article pose les bonnes questions à propos de la légitimité.
Il n'est pas sans signification que parfois tous les partis importants soient d'accord sur un texte et que le peuple se prononce d'une façon plus réservée
...
lorsqu'on lui en donne la possibilité
---------------------------- La classe ----------------------
- Et cette construction au loin, semblable à une pyramide ?
- La société des hommes !
- C’est donc là qu'ils habitent ?
- Oui et non. Cet édifice, entre rêve et réalité, mêle de manière intime ce que ces êtres croient de leur monde et ce que la lumière en sait.
Ajuste ton regard sur la base ! Vois-tu ces populations vives et grouillantes, colorées et expressives ?
- Il y a beaucoup d'harmonie dans ces mélanges. La composition d'ensemble est très agréable à mon œil
- Regarde ces masses de plus près !
- On dirait que de lentes pulsations les traversent de gauche à droite puis de droite à gauche.
- Ils nomment cela tantôt « guerres », tantôt « luttes sociales »
- Plus haut, c'est un peu moins agité. Pourtant j'ai le sentiment que la tension latérale y est encore plus vive
- Tu as raison. Si nous demeurions ici à observer plus longtemps, nous verrions de véritables tempêtes y naître et se répandre jusqu'à la base. Maintenant, dirige ton regard vers le sommet, qu'y vois-tu ?
- Une petite table ronde. Quelques personnes y sont à souper me semble-t-il. Les mets ont l'air particulièrement fins. A l'instant, et presque simultanément, les convives se sont un peu tournés vers ceux qui se trouvent respectivement juste en dessous d’eux. Ils semblent leur donner des conseils, peut-être des ordres, parfois même un reste de viande en provenance de leur assiette
- Ne vois-tu rien de plus étonnant ?
- Ce petit fanion planté à côté de leur rangée de verre ?
- Oui, le sigle-armoirie de leur «famille»
...
- A bon ! ... On retourne voir les fourmis ?