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Images et sons de mensonges.

Par Gabriel Ney • Des poèmes récents ou pas. • Mardi 02/11/2004 • 0 commentaires • Version imprimable

De la couleur de mes plaies
A celle de ton regard,
Le paysage que j'embrasse
A l'hypocrisie d'un fragonard.

Les yeux grand ouverts
A cette pleine lumière
A peine adoucie d'une brume.
Et les oreilles bouchées
A un monde fracassé,
Qui au bruit se résume.
Tout est en ce moment
L'expression de notre univers,
Un mensonge de vision
Et les roulements de tonnerre
Ou le chant faux d'un amant
Et le tableau d'une dévastation.

Prends me dit-on
Prends cet instant
Avant qu'encor'on le vole.
Quelques oiseaux au-dessus d'un champ,
La couleur des arbres
Et la partition brièvement naturelle.
Prends me dit-on
Profite de cet éphémère,
Avant le massacre du sol
Et l'infestation de l'air,
Avant que ce progrès ne sabre
Et n'en fasse qu'artificiels.
Prends me dit-on
et si ce n'est qu'un rêve
Ou si ce n'en est plus qu'un,
Change de raison
Avant que l'âme ne crève
Et l'esprit défunt.

De la couleur de tes plaies
A celle de mon regard,
Le paysage que j'embrasse
A l'hypocrisie d'un fragonard.