Une route longue, interminable.
La conductrice exténuée,
Le tacot usé.
Elle roule,
Ses cheveux dans le vent
De la fenêtre ouverte.
On pourrait croire
Qu’elle écoute du blues
Sur son vieil autoradio
Mais en fait, c’est un concerto
D’Amadeus Mozart.
Fatiguée mais imperturbable,
Elle continue à tracer
Sans s’arrêter.
Elle roule,
La chemise ouverte
En pensant
Qu’IL la blouse.
Le passager ne dit rien.
Il ne fume pas.
Il ne parle pas.
Lui qui la connaît,
Un petit peu quand même,
Il n’a vraiment rien à dire.
Il regarde ses jolies jambes
Qu’elle n’a pas l’habitude
D’exhiber.
Il la sent souffrir
Mais ne se sent pas assez intime
Pour se faire raconter ces détails infimes
Qui font passer de la joie au regret,
Parce que celui qu’on aime
A changé d’attitude.
Le passager lui veut du bien
Mais il ne sait pas quoi tenter
Alors, il regarde ses jolies jambes.
Elle tourne la tête
Et lui sourit
La vie est ainsi
Tout arrive,
Parfois trop tôt,
Parfois trop tard,
Rarement à temps.
La flûte et la harpe
Jouent de concert.
Ils poursuivent l’escarpe
Ils iront jusqu’en enfer
Pour lui faire sa fête.
En fait, lui est là
Pour quand elle pleurera
Il est là pour son histoire
Eviter qu’elle ne dérive,
Essayer avec de pauvres mots
Qu’elle évite de tuer son amant.
Il aurait bien envie
D’en boire une
Pour casser le tempo
De la poursuite.
S’il avait un petit joint,
Il viendrait bien à point,
Pour la détendre.
Mais il n’a qu’un cigare,
Ca pue
Et cela ne vaut pas un pétard.
Il l’étudie.
Il ne sait pas trop
Peut-être qu’une bonne cuite,
Lui faire tout raconter,
Lui faire tout crier
Laisser passer la pleine lune
Et repartir l’âme nue
Sans rien n'entreprendre.
Alors, il lui demande de s’arrêter
Pour prendre un petit café.
Comme ils roulent depuis longtemps,
Elle n’y voit pas d’inconvénient.
Dans le bar enfumé, un concert
Y a pas de café, mais de la bière.
Elle en boit une, puis deux
Puis elle maudit les dieux.
Elle dégueule son existence
Et lui écoute avec patience,
Une fille calme et pondérée
Qui vient aujourd’hui de craquer.
L’ivresse vient à point
Pour une fois et met fin
A cette course insensée,
Même si elle ne peut l’oublier.
Le passager la met dans l’auto,
Prend le volant sans dire un mot.
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