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Course d'heures

Par Gabriel Ney et Denis Marion • Des poèmes récents ou pas. • Vendredi 09/12/2005 • 0 commentaires • Version imprimable

La seule chose qui remue
Là, maintenant, dans ma vie
Est le curseur qui clignote
Sur l’écran de l’ordinateur.
Seconde après seconde,
Il rythme mon monde,
Précède les pensées nues
Que peu à peu, j’habille,
De rimes parfois sottes
Ou de parures de valeur.

Il me donne le la, le do,
Il me donne le tempo.
Pour le faire bouger
J’écris sans désemparer,
Comme si, pour vivre
Nous devions nous suivre,
Liés par un contrat
Où il a tous les droits.

Alors, j’invente tout
Ou je réinvente vos vies.
J’imagine la mienne,
Que pourtant j’aime
Autrement que maintenant.
Je me rêve amant
D’une jolie fille
Alors que quand même,
Julia est aérienne.

Curseur du songe
Curseur qui ronge,
Métronome du doute,
Pensées goutte à goutte.
Confident impatient,
Qui, tout le temps,
Réclame ses vers
D’alcool doux-amer.

Je parle d’amour,
Je parle de haine,
D’éternelles questions,
De sens caché,
De la morgue des puissants
Et si souvent du temps,
Des départs, des retours,
A la ligne pour la peine,
Du manque de raison
De ne pas être oublié.

Curseur qui m’entraîne
Metteur en scène,
M’oblige à vous dire
Que j’aime ou pire,
Que dans des yeux,
Je vois diable ou dieu,
Et dans le monde,
La colère gronde.