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Bruxelles: une terrasse aux abords de la place Saint-Gery.

Par Denis Marion et Gabriel Ney • Des poèmes récents ou pas. • Mercredi 11/01/2006 • 0 commentaires • Version imprimable

Du côté de Saint-Géry

Malgré les rampes à gaz rougeoyantes,
Il ne fait pas chaud sur cette terrasse,
Désertée dans cette nuit naissante.
Mon thé, à peine servi, est froid.
Pourquoi donc suivre ta trace
Et venir seul, perdu, m'asseoir là.

Je pourrai encore rêver longtemps
Mais tu ne viendras vraiment pas
T'asseoir près de ce vieil enfant.
Pourtant, épaule contre épaule,
Nous pourrions partager cela
Sans obligatoirement changer de rôle

Je reste assis sous les rampes,
Brûlé sans doute par leurs feux,
Avec un sourire qui tient de la crampe.
Je me persuade qu'il n'y a rien,
Qu'il n'y a pas de raison d'être à deux
Mais je ne mens vraiment pas bien.

Je regarde passer les gens,
De certains hommes, le quant-à-soi
De certaines femmes, le pas dansant.
A l'intérieur du café, une mélodie
Qui court d'un piano à une voix
Le dernier fil qui retient ma vie.

Fallait-il faire tout ce chemin,
Remettre mes pas dans tes pas.
Comme si on corrigeait le destin.
Bon dieu, comment pouvais-je croire
Que tu viendrais dans le froid
A cette terrasse, t'asseoir.

Malgré les rampes à gaz rougeoyantes,
Il ne fait pas chaud sur cette terrasse,
Désertée dans cette nuit naissante.
Mon thé, mon corps, mon âme sont froids.
Une sensation que rien n'efface.
Il ne faut pas que je reste là.