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Dédé, désolé, ce n'est ni un soutien gorge, ni un surnom de San Antonio.

Par Cherche l'info •  • Mardi 31/10/2006 • 0 commentaires • Version imprimable

Vous pouvez lire cette chronique et bien d'autres, sur le site de l'écrivain Vincent Engel, dans la rubrique "Poil à penser", où s'expriment différents chroniqueurs comme Claude Javeau, Alain Berenboom ou Hugues Le Paige mais aussi le porte-parole de Trop de Bruit, Denis Marion. Cliquez-ici pour consulter ce site.

DD, ce n'est pas la taille du soutien-gorge de ma voisine, ni le nom du héros de "Sale temps pour les mouches".
, c'est le surnom du développement durable (1), que l'on nous sert à tous les repas (sous-entendu à tous les JT et autres émissions bien pensantes) ces derniers temps. Il n'y pas un parti qui n'y a pas pensé pour sa campagne aux communales et je suis sûr qu'aux législatives, on remettra le couvert. Tiens, j'ai même vu Raymond Barre, l'ancien ministre français, en dire beaucoup de bien sur TV5. Il faisait le mea culpa des économistes qui n'ont pas assez tenu compte de l'écologie mais pas de panique, continue-t-il, la catastrophe n'est pas pour demain… Après-demain seulement ? Vu son âge, il ne la verra peut-être pas.

(A voir le déploiement médiatique de ces derniers jours, cela sera certainement le sujet à la mode dans les prochaines semaines, avec le changement climatique et les " biocarburants ")

Dédé donc,
DD, comme théorie Développée Désespérément pour maintenir notre niveau de vie.
DD, comme Développement Décrassant pour répondre au Développement Dégradant.
DD, comme Dernier Départ avant le Déluge Durable ou le Dérèglement Destructeur.

Le développement durable n'est pas la pire des choses qui puissent se passer… à court terme, le temps de nous habituer à penser un petit peu autrement… très rapidement.
Parce qu'il est urgent de changer et ce n'est pas que moi et mon copain Al Gore qui le disons.
C'est aussi le très sérieux Bureau du Plan. Je cite " Enfin, l'objectif du troisième scénario, qui prévoit une diminution de 80 pc des émissions en 2050, ne peut être atteint que par un changement renforcé des comportements. Les déplacements devraient être réduits de moitié entre 2004 et 2050 et le transport en commun devenir largement majoritaire. Soit exactement l'inverse de l'évolution actuellement constatée... ". Certains diront que c'est pour 2050… peut-être mais qu'ils retiennent deux choses : Kyoto ou les autres plans de l'UE sont le "minimum minimorum" et le Bureau du Plan n'est pas une succursale d'Etopia, le Think Tkank d'Ecolo.

Dix ans, c'est que nous donne Al Gore avant le point de non retour… alors que font les Belges, c'est de se tirer au soleil pour les congés de Toussaint, tous en avion pour les plages de sable fin. Ce n'est quand même que la troisième fois cette année et les enfants ont besoin de soleil.
Profitons-en, se disent-ils parce qu'ILS nous empêcheront peut-être d'en profiter. Ce sera toujours cela de pris. Dans dix ans, on verra.

Au-delà de l'antinomie relative que certains relèvent entre développement et durabilité, le concept n'est pas peut-être pas suffisamment poussé et surtout son implantation n'est pas assez rapide pour éviter les dégâts annoncés. Nos braves politiciens qui n'ont aucun problème à nous faire peur pour le paiement de nos pensions devraient un peu s'y mettre à nous faire craindre des lendemains où les oiseaux ne chanteront plus. Mais ce n'est pas un thème de campagne. (2)
Développons durablement quand on le peut (et on ne le peut pas souvent), c'est bien assez. N'en demandons pas plus aux électeurs. Ils n'accepteront pas de modifier leur mode de vie. Et puis, pourquoi risquer un mandat sur cela. Les gens ont d'autres soucis, les vacances ou le chômage, les impôts ou le chauffage, l'avenir de leurs enfants mais sur l'air de Money de Pink Floyd.

Un de mes amis prétend que si l'homme vivait 150 ans, son approche serait diablement différente. Peut-être ou pas mais ce qui est certain, c'est que nous pensons à très court terme, la plupart d'entre nous en tous les cas… et nous n'aimons pas les entraves à nos libertés, surtout celle de consommer.
Après nous les mouches, comme on dit… et ce n'est pas faux. Ce ne sera pas un " Sale temps pour les mouches. " Si nous continuons comme cela, il y aura, dans quelques décennies, plus de chance de trouver des insectes que des hommes sur notre belle planète, qui elle, aura survécu.


(1) " un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de " besoins ", et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande priorité, et l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. "
http://fr.wikipedia.org/wiki/Durable
(2) Encore que…, si l'on en croit Verhofstadt, interrogé sur le toit d'un cinéma, avant une séance de " Une vérité qui dérange "