Rimes tirées d’Avec mes sens d’Émile Verhaeren (1855-1916) du recueil : Les heures d'après-midi (1905).
Pourquoi s’amputer de son cerveau,
Comme s’il ne pouvait reprendre le flambeau,
Dans une affaire d’amours passionnées.
Il y a tant de prières inassouvies,
Qu’il faut accepter de trier nos envies,
Calmement, pas brutalement,
Subtilement, avec dévouement.
La douceur, elle la supporte la vie.
Il y aura toujours,
Des instants, des jours,
Qui rachèteront avec beauté
Ceux où nous nous sommes absentés.
Des moments peut-être calmes,
D’autres bien plus brûlants,
Certains où l’on s’enflamme,
Et d’autres qui se passent doucement.
Tous seront rangés dans les beaux souvenirs,
Je suis tombé sous ton charme,
Je ne peux pas m’en dédire,
Délicieusement, alors quelques larmes…
Ces plaisirs déjà cueillis,
Sont autant de pierres qui
Renforcent nos futures joies,
Qui, à toi et moi,
Nous appartiendront.
Notre rencontre, solennisée
Mérite de l’être pour toutes ces raisons.
Ainsi vont mes pensées.
