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Dans ce monde, qui est sûr ?

Par Gabriel Ney et Denis Marion • Des poèmes récents ou pas. • Dimanche 30/01/2005 • 0 commentaires • Version imprimable

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Rimes tirées de  À Alfred de Musset de Poète : Louise Ackermann (1813-1890) dans le recueil: Contes et poésies (1863).

Il peut y avoir une porte fermée,
Dont nous aurions perdu la clé,
Pour une histoire de guerre et de paix.
Dans ce monde, qui est sûr ?
Mais quand j’entends ta voix qui murmure
Je n’ai strictement aucun regret.
 
C’est souvent une question de décor,
Quand une passion veut éclore,
Qui détermine les tenants et les aboutissants.
Entre conscience et inconscience, réel et irréel,
Il y a, pour toutes ces passions nouvelles,
Un besoin, parfois bénéfique, de questionnement.
Il ne s’agit pas de quelconques caprices.
Pour autant, puisque nous sommes complices,
Nous pourrions nous demander
La valeur que nous donnons à cette tendresse,
Comment nous apprécions ces caresses
Et la douceur indubitable de nos baisers.
 
Quelles que soient les réponses inspirées,
Par notre vécu ou bien d’autres choses sacrées,
Elles tiendront compte de l’amour donné,
Et de quelque façon qu’elles nous remuent,
Qu’elles laissent nos âmes émues ou repues,
Elles admettront que nous nous sommes aimés.
Que nos existences se soient intimement mêlées,
N’a eu de cesse à un moment de nous troubler.
Nous avons assurément créé des liens,
Qui nous sont, je pense sincèrement, très chères
Et qui n’ont aucune raison de nous laisser amers.
Je le lis quand je plonge mon regard dans le tien.
 
Nous ne pourrons pas nous sentir blessés.
Parce que nous ne pouvons que nous respecter.
Nous pourrions penser à la souffrance aussitôt,
Mais il ne faut pas que notre vision soit confuse,
L’une n’est pas nécessairement dans l’autre incluse.
Nous ne sommes pas là au même niveau.
Et même si nos chairs sont brûlantes,
Et même si nos âmes sont tremblantes,
Même si nous ne connaissons pas le secret
Des amours pures et parfaitement définies,
Nous ne pouvons pas nous dénier une harmonie,
Dans nos corps, nos esprits et un profond respect.
 
Malgré les contraintes du temps et de l’espace,
Il y a une chose qui point ne s’efface :
Une histoire d’amour est en train de s’écrire.
Qu’elle soit raisonnable ou totalement imprudente,
Elle est indéniablement et bellement ardente.
Elle ne blessera pas, même si elle pourrait faire souffrir.