Rimes tirées d’ Invocation d’Alphonse de Lamartine (1790-1869) publié dans Méditations poétiques (1820).
Selon ce que nous créons comme monde,
Il est possible de revenir en ces lieux
Où des amours sincères et profondes
Sont nées, étincelantes dans nos yeux.
Et si toute la vie n’y est pas entière,
Ce peut être un coup bas du destin,
Mais qu’importe, ce sera, sur cette terre
Inoubliable, un joyau exquis et divin.
Oui, il est possible d’y oublier les lumières
Et de n’en garder que deuil et misère,
Mais il en va ainsi de tous les chemins.
Croyez-moi, ma chère et tendre amie,
Pourquoi faudrait-il, encore et toujours,
Penser que les roues inexorables de la vie
Ne peuvent que martyriser l’amour.
Il y a indéniablement beaucoup plus derrière
Qu’une simple rencontre de plus de deux
Etres qui secoueraient rapidement la poussière
De leur existence. Il y a dans nos yeux
Quelque chose que nous partageons à deux.
Ce n’est peut-être pas unique sur terre,
Mais il faut l’admettre singulier sous nos cieux.
Magnifique, tout simplement magnificos!