On se fait une grande idée
De ce qu'est une intimité.
On imagine quelque chose
Qui entre quatre murs s'impose...
L'odeur d'un lit,
Au milieu de la nuit.
La chaleur des corps,
Moite, l'un dort
Et l'autre est seul,
Sans qu'ils le veulent.
Les idées passent
Et le sommeil s'efface.
Une main sur le dos
De l'autre, chaud
Et le sommeil revient,
Même encore incertain.
Ou
La remarque ponctuée
D'un geste incalculé,
Comme un coup d'œil,
Ou un mouvement de la tête,
D'abrogée distance,
D'envolée méfiance,
S'il y a encore des écueils,
Il y a déjà une fête,
Certes peu de choses encore
Mais faut-il le mélange des corps,
Pour que naissent intimes
Ces petits gestes infimes.
Ou
L'ami retrouvé un soir,
Qui raconte ses déboires,
Sans aucune fausse pudeur,
Enchaîne avec ses peurs,
L'envie d'une autre vie
Et sa femme qui le scie.
L'homme à qui on tend la main
Pour l'aider dans son destin,
En oubliant de vraiment juger
Et certainement de condamner.
L'homme que l'on aime
Malgré tout ce qu'il sème.
Ou
Une femme encore à découvrir
Qui ne vous livre encore peu
Que quelques mots, un sourire,
Que vous voulez connaître mieux.
Vous sentez un genre de partage,
Mais prudence selon l'adage.
La frontière est infime
Entre curieux et intime,
Entre grossier et galant
Entre constant et lassant
Et ce n'est pas parce que l'on se livre,
Que l'on n'est plus libre.
On se fait une grande idée
De ce qu'est une intimité.
On imagine quelque chose
Qui entre quatre murs s'impose...
Les gens pourraient chaque jour
Se voir et faire l'amour,
Ce n'est pas pour autant
Qu'ils se connaîtraient intimement.
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