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Réchauffement climatique: "Le Jour d'Après", improbable mais efficace

une dépêche AFP

Par Denis Marion et Gabriel Ney •  • Mercredi 26/05/2004 • 0 commentaires • Version imprimable

23/05 15:52 Avec New York congelé ou Los Angeles sous les eaux, "Le
Jour d'Après", qui sort mercredi, prend des libertés avec la science
et fascine sur le thème du réchauffement de la planète, sans froisser
des experts ravis de voir le climat remplacer les dinosaures et
météorites.

A l'instar de "Jurassic Park" pour l'archéologie et d'"Armageddon"
pour l'astronomie, ce nouveau film catastrophe, "par le seul fait
qu'il traite du changement climatique, va susciter des débats aux
Etats-Unis et au-delà des frontières", prédit Getchen Cook-Anderson,
porte-parole de la Nasa.
Produit par la 20th Century Fox pour 125 millions de dollars et
réalisé par Roland Emmerich ("Independence Day"), "Le Jour d'Après"
repose sur l'hypothèse d'une série d'événements provoqués par le
réchauffement climatique, qui plongent la Terre dans une nouvelle
période glaciaire.
Le réchauffement provoque la fonte de la calotte glaciaire. L'eau
douce des pôles, plus légère que l'eau salée, forme un couvercle à la
surface des océans, qui empêche la circulation dite "thermo-halite",
résultant de la différence de températures et de salinité.

Le phénomène, décrit en détail dans le film, s'est produit sur Terre
il y a environ 12.000 ans, alors que la planète sortait de la période
glaciaire, a expliqué à l'AFP l'océanographe de la Nasa David Adamec,
consulté par les scénaristes du film avant le début du tournage.
"Nous avons des preuves que ce scénario exact s'est produit,
re-plongeant la Terre dans une mini-période glaciaire connue sous le
nom de période Younger Dryas", a-t-il précisé.
Mais dans le film, le phénomène se déroule sur quelques jours alors
que dans la réalité, le processus a pris environ un siècle, a relevé
le professeur Adamec, du centre spatial Goddard dans le Maryland.
Il décrit une autre aberration du scénario, dans lequel une tempête
fait descendre brutalement de l'air glacé des couches supérieures de
l'atmosphère jusqu'au sol, gelant les gens sur pieds... "Quand l'air
descend, une compression se produit et il réchauffe, comme dans une
pompe à vélo, quand on compresse de l'air, on sent la chaleur", a
expliqué M. Adamec en riant.
Cet expert, tout comme les organisations écologistes et les partisans
d'une action renforcée contre les gaz à effet de serre accueillent
néanmoins le film avec enthousiasme.
"Si cela incite les gens à s'intéresser au problème de plus près,
pour se faire une opinion sur leur gouvernement et sur la politique à
mener, c'est aussi très bien", a résumé l'océanographe.

Sa sortie aux Etats-Unis devait s'accompagner à New York d'une
manifestation pour la protection de l'environnement à laquelle
prendra part l'ancien vice-président démocrate Al Gore.
Le réalisateur estime sur le site internet dédié au film que "la
menace que fait peser le changement climatique mondial est le seul
problème assez important pour forcer les pays à cesser de se battre
pour travailler ensemble".
© AFP.

En relation avec ce thème :
"Le rapport du Pentagone" - Le scénario d'un brusque changement de
climat et ses implications pour la sécurité nationale des États-Unis,
par Peter Schwartz et Doug Randall
http://paxhumana.info/rubrique.php3?id_rubrique=63

http://www.thedayaftertomorrow.org/ (parodie de Greenpeace)
http://www.thedayaftertomorrow.com (site officiel du film)