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L'ETHIQUE C'EST CHIC!

Economie / Les jeunes diplômés s'interrogent sur leur avenir

Par Cherche l'info •  • Jeudi 01/07/2004 • 0 commentaires • Version imprimable

Tiré du Courrier international

METIERS
Gagner sa vie sans trahir ses valeurs, c'est possible. Avec l'aide, au
Royaume-Uni, de services d'orientation spécialisés dans le social et
l'environnement.

THE GUARDIAN (extraits)

D'après un sondage récent, presque 90 % des diplômés considèrent que le code
de valeurs de l'entreprise est déterminant au moment de signer un contrat
d'embauche. La bonne nouvelle est que le nombre de centres d'orientation
professionnelle destinés aux étudiants qui se soucient des questions
environnementales et éthiques ne cesse d'augmenter. En tête de liste se
trouve l'Ethical Careers Service (www.ethicalcareers. org), lancé par People
and the Planet, l'association étudiante de défense de l'environnement.
"Nous avons créé ce service pour répondre au nombre croissant d'étudiants
qui se sentaient concernés par les questions environnementales et sociales,
et qui souhaitaient incorporer leurs valeurs dans leur carrière", explique
Emma Farley, la directrice du service.

Le large éventail de carrières qu'elle englobe sous le qualificatif
d'"éthiques" a trait à des domaines allant de l'énergie renouvelable à
l'investissement éthique, en passant par le commerce équitable et la
reconstruction du tissu social. Le service ne peut pas offrir de conseils
personnalisés, mais ses abonnés reçoivent trois fois par an un magazine
regorgeant d'idées, d'informations et de conseils. D'autres organisations
proposent d'aider les étudiants à faire leur choix de carrière en fonction
de leurs valeurs. Scientists for Global Reponsability (www.sgr.org.uk), qui
a pour objectif de promouvoir des technologies et des sciences éthiques, a
ainsi publié une série d'articles couvrant trois domaines controversés, à
savoir le changement climatique, les technologies propres et
l'expérimentation animale. "Les jeunes scientifiques et ingénieurs sont de
plus en plus conscients des dilemmes moraux qu'implique leur choix de
carrière, mais il n'y a pas beaucoup d'informations disponibles pour les
aider", déclare Stuart Parkinson, directeur de SGR. "Nos dossiers cherchent
à combler ces lacunes."

Selon lui, il est aujourd'hui plus que jamais possible d'utiliser les
professions scientifiques de façon positive, au bénéfice de la société.
"Pendant longtemps, les industries de la défense ont été le principal
employeur des scientifiques fraîchement diplômés, mais le développement
récent des cabinets de conseil en environnement, de l'énergie renouvelable
et des industries ayant recours à des technologies propres montre qu'il y a
aujourd'hui une option éthique. L'idée selon laquelle vouloir protéger
l'environnement limite votre choix de carrière est complètement fausse."

Bien entendu, il n'existe pas de recette universelle pour décrocher un
emploi de ce genre. Pour Simon Billing, 28 ans, responsable de la
communication et de l'information chez Twin Trading, une entreprise de
commerce équitable et éthique, les postulants ne doivent pas oublier que les
employeurs éthiques ne sont pas différents de leurs homologues traditionnels
lorsqu'ils examinent des candidatures. "Eux aussi demandent des bagages
solides, précise-t-il. Par exemple, je n'aurais pas obtenu le poste que
j'occupe à présent si je ne parlais pas l'espagnol, que j'ai appris après
avoir quitté l'université."

Alison Walsham, du centre d'orientation professionnelle de l'université de
Cambridge, est tout à fait d'accord. D'autant plus que le secteur est de
plus en plus compétitif. "Commencer par acquérir dans le secteur privé les
compétences et l'expérience nécessaires peut être une bonne idée, parce que
peu d'organisations à but non lucratif peuvent se permettre de former les
jeunes diplômés, recommande-t-elle. Nous disons aux jeunes de faire preuve
d'imagination pour obtenir les compétences dont ils vont avoir besoin."

Mais qu'en est-il des conditions d'embauche ? N'est-on pas systématiquement
moins bien payé dans le secteur éthique ? "Les conditions sont parfois les
mêmes qu'ailleurs, affirme Emma Farley. Souvent, cependant, l'argent n'est
pas la motivation la plus importante de ces étudiants. Ils ont un système de
valeurs différent, où le plus important est d'accomplir quelque chose et
d'apporter sa pierre à une organisation ou à une entreprise éthiques." Simon
Billing approuve. "On a plus d'énergie pour se lever le matin si l'on
travaille pour une organisation dont l'objectif fondamental est de faire
changer les choses plutôt que de simplement faire des bénéfices."

Simon Birch