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Salle de bain.

Très librement inspiré de Milodragovitch, héros de « Dancing Bear » de James Crumley.

Par Gabriel Ney et Denis Marion • Des poèmes récents ou pas. • Samedi 08/10/2005 • 0 commentaires • Version imprimable

Dans l’enfer blanc
D’une salle de bain
D’hôtel,
L’homme regarde son visage.
Il aurait pu être poudré,
S’être soûlé,
Mais ce n'est pas trop son genre.
Il est à jeun,
Comme chaque matin,
Comme chaque soir.
Dans l’enfer blanc
D’une salle de bain
D’hôtel,
A quoi bon dieu, je rêve,
Avec mon ventre
D’homme de quarante ans,
Qui a vécu une vie
Ou mille,
Avec une femme
Ou avec dix.
A quoi je rêve
Dans l’enfer blanc
D’une salle de bain.
Y a pas de quoi être fier.
J’ai parfois fait de bonnes choses,
Rarement de mauvaises
Mais dans l’ensemble,
Je n’ai rien fait.
Il n’y a personne
Dans mon lit,
Si peu dans ma vie.
A quoi je rêve
Dans l’enfer blanc
D’une salle de bain.
Est-il encore temps
De faire vraiment le bien,
De partir en croisade
Pour ma veuve
Et mes orphelins.

A quoi je rêve
Dans l’enfer blanc
D’une salle de bain.
D’hôtel.
Bon, maintenant,
Il faut y aller,
T’as promis,
T’as signé.

L’homme est parti
Et il n’est jamais revenu
Dans l’enfer blanc
De cette salle de bain
D’hôtel.