Il est assis sur un banc,
En face de chez toi.
Il regarde la façade,
Cherchant dans les détails
La vie derrière ces murs.
Quand il avait vingt ans,
Mais maintenant, c’est plus ça,
Il a peur de rester en rade,
De vouloir explorer ces failles,
Il n’en est plus très sûr.
Il regarde les gens
Passer la porte pour rentrer.
Aurait-il besoin d’une invitation ?
Peut-être qu’au culot
Mais il a peur.
Il a peur de ses penchants,
Vouloir comprendre et s’immiscer
Au mépris peut-être de la raison ?
Au risque d’un pas de trop
Alors il a peur.
Grimper le long de la gouttière,
Comme un chat du même nom.
Grimper jusqu’à ta fenêtre
Et pénétrer dans ton appartement,
Sans rien déranger.
Mais il n’a plus la manière
De grimper au balcon.
Quand tu le vois apparaître,
Tu vois moins l’ami ou l’amant
Qu’un cambrioleur dépassé.
Dans le temps, il t’aurait séduit,
En tout bien, tout honneur.
Il t’aurait écrit un poème
Que tu aurais gardé ? Hors des yeux de ton amant.
Maintenant, c’est bien fini.
Il n’a plus rien du séducteur,
D’un monte-en-l’air bohème
A qui on peut raconter
Amours, vie et tourments.
Il est assis sur un banc,
En face de chez toi.
Il regarde la façade.
Va-t-il renoncer à grimper
Le long de ce mur.
Cela est-il si important
Pour braver ainsi la loi,
Un cœur qui bat la chamade,
De risquer de tomber
Pour connaître ta nature.
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