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Passe-vite

Par Gabriel Ney et Denis Marion • Des poèmes récents ou pas. • Samedi 17/12/2005 • 0 commentaires • Version imprimable

Passe-vite

Les puissants règlent leurs contes.
Les soldats attendent leur mort, les pieds
Dans la boue de la tranchée.
Aux ordres des salauds,
Le clairon chante l'assaut,
Porteur de massacres d'innocents
Coupables d'être là, simplement.

Les puissants règlent leurs contes
Parfois, leurs statues chancellent,
Des milliers d'hommes s'y attellent.
Ils chutent de leur piédestal
Mais est-il réellement fatal
qu'ils doivent être remplacés
A la demande parfois des oppressés.

Les puissants règlent leurs contes.
Une file devant une soupe populaire,
Des hommes aux pensées amères
Et parfois, un meneur se dresse
Qui leurs rancoeurs caresse,
Prêt à tout pour rejoindre puissants,
Surtout d'user des innocents.

Les puissants règlent leurs contes.
D'autres soldats attendent leur mort,
Encore, toujours et toujours encore.
Ce aurait pu être les derniers
A devoir être sans cesse saignés
Mais ce n'était que le prélude
A des batailles aussi rudes.

Les puissants règlent leurs contes.
Des batailles maintenant économiques
Dont on fait poèmes épiques,
Dont on chante les chevaliers
Mais on oublie sur les pavés
Enfants, femmes, hommes, esclaves
Sans avenir, tous le savent.

Les puissants règlent leurs contes.
De guerres en guerres, d'autres clairons
Font de l'assaut, résonner le son.
D'autres ignobles et tristes combats
Au nom de qui, au nom de quoi.
Cette histoire toujours plus hypocrite
Qui passent les hommes au passe-vite.