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Par Gabriel Ney et Denis Marion • Des poèmes récents ou pas. • Mercredi 07/12/2005 • 0 commentaires • Version imprimable

Rimes tirées de « Accroupissement » d’Arthur Rimbaud (1854-1891) du recueil : Poésies (1870-1871).

Il n’avait plus le cœur au rez,
Prêt à s’envoler par la lucarne,
En quelque sorte, inspiré
Et en même temps darne
De pouvoir en sorte s’échapper.
 
Il s’envolait sous la lune grise,
Sans doute un peu tremblant,
Ne sachant pas quand reprendre prise,
Pris maintenant dans le vent
Qui lui gonfle la chemise.
 
C’est accepter de perdre pied,
Dans le tonnerre qui claque
Sous un ciel totalement zébré,
Laissant ici ou là des flaques
De belles lumières même irisées.
 
Peut-être qu’en fait, il flippe
D’aller maintenant affronter le feu
Roulant de tous ces principes,
De ce qui doit se faire à deux.
Mais il le fera, il a les tripes.
 
Mais il n’y a pas que lui.
Il n’y pas que son ventre
Qui mériterait aussi crédit.
Il y a cette autre âme, diantre,
Qui nourrirait le même appétit.
 
Ha, ces visions étroites
Finalement contrats de chiffon
Dont les clauses boitent,
Ecrites par des bouffons,
A la cervelle benoite.
 
Ce que les autres défont,
Sous une quelconque lumière,
Ils estiment eux, au fond,
Que ce sera à leur manière,
Que leurs avenirs s’inventeront.