Mots-clés : Anthologie 1
Rimes tirées de La mort fervente d’Anna de Noailles (1876-1933) dans le recueil : Le cœur innombrable (1901).
C’est donc en janvier que cela s’est passé,
Quand le jour, la nuit étrape,
Que la chaleur du soleil frappe
Les corps douloureux avec volupté,
A travers les arbres sans feuillage.
Ce n’est pourtant que le début de l’hiver,
Mais nos sens n’en ont que faire,
Quand ils imaginent leurs propres paysages.
Quand tout le long du jour,
De l’aube à plus que le crépuscule,
Même quand la lumière recule,
Il reste encore et toujours cet amour.
N’en faisons donc pas mystère,
Je trouve cela très beau,
Sans être heureusement du Marivaux,
Que nous en soyons affectataires.