S'identifier - S'inscrire - Contact

En train de nous happer

Par Gabriel Ney et Denis Marion • Des poèmes récents ou pas. • Dimanche 04/09/2011 • 0 commentaires • Version imprimable

Rimes tirées de  La Chanson du mal-aimé de Guillaume Apollinaire (1880-1918) dans le recueil : Alcools (1913).
 
Vivre sans cette romance,
Comment le pouvoir.
A d’autres, sans semblance
Elle nait un soir,
Moment par excellence
 
Elle pourrait se morfondre
Mais ce n’est pas le cas
Tant est grande la rencontre
Où le sort nous jeta.
La seule limite est une montre.
 
Malgré tout, c’est si bon,
Ce qui nous rapproche.
Ce que nous en ferons,
Plus douceur que fer rouge,
Parce que c’est nos façons.
 
Pas de coûts (sic) de trique,
Nous sommes personnes aimées,
Au parfum d’Egypte,
Qui ne sont pas enfermées
Dans des visions uniques.
 
Quand nos cœurs sont brûlants,
Nous prenons de nouvelles rassades,
Qui nous laissent parfois chancelants,
Ce que ne saurait expliquer une passade
Ou tout lui ressemblant.
 
Une véritable aventure humaine,
Qui laissent parfois les âmes nues,
Que la passion et la raison gouvernent
Sous des formes encore inconnues
De tous et de Cupidon même.
 
Où arriverons-nous enfin,
Aussi loin que point ne finisse
La construction de ce singulier destin,
Entre ces deux complices
Qui se sont connus dans un train.
 
Il n’y a rien de banal
Dans ce qui sera écrit
Avec ou sans point final.
Rien qui ne pâlit
Dans cet ouvrage original.
 
Pensons à des instants heureux,
Qui se ramassent à la pelle
Pour celui qui le veut.
Il y a là, ma belle
Aucune raison d’être malheureux.
 
Sur quoi, mon espoir se fonde,
Simplement d’être nous deux.
Nous ne sommes pas du monde
Les rois, mais nous sommes fameux
Bien qu’un peu dans l’ombre.
 
Il ne faut pas se glacer
De la venue de Pâques
Ou même de la Trinité,
Il y aura des jours fastes
Qui ne sauront s’oublier.
 
Au fond de ma mémoire,
Tant que je pourrai y naviguer,
Je continuerai à voir,
Quelles que seront les extrémités,
Tous ces jours, tous ces soirs.
 
Tous les mauvais prêtres confondus,
Peut-être enfin s’éloignent
Après que tu aies lu
Tous ces vers qui témoignent
Que nous ne serons pas vaincus.
 
La poésie peut être lumineuse
Des textes peuvent être éclairants
Pour des âmes amoureuses
Qui se secouent les carcans
De toutes ces morales harceleuses.
 
Nous ne serons pas damnées,
Ma belle édile,
De nous être embarqués
Dans cette singulière idylle
En train de nous happer.