Mots-clés : Anthologie 1
Que sais-je et ne sais rien de cette femme
Dont je ne connais aucun (n)on-dits,
Sans doute, ma foi, une belle âme,
Trop belle pour mon cœur asservi.
Cela m’amène sur des sentes neuves,
Où je peux être défait.
Mais qu’importe le risque de ces épreuves
Et même si je faisais baillet.
Certaines vérités assénées d’une chaire
Ne sauraient freiner ce questionnement,
En quête de réponses, fussent-elles contraires
Aux morales de notre temps.
Exercice finalement sain d’équilibre,
Entre l’immobile et l’aventurier,
Parce que des deux, il faut la fibre
Pour curieusement bien avancer.
Ni tambour, ni trompette, ni fanfare,
Quelques mots dans un visage souriant,
Ce qui pour certains paraîtrait bizarre
Est ici confiance, assurément.
Et quand nos esprits se sondent,
Quand bien même ce serait imparfait,
C’est pour ouvrir nos mondes,
Et éclairer, qui sait, quelque secret.
Il y aura toujours une voix criarde,
Pour se moquer de nos desseins
Et prétendre que nos vérités se fardent,
Alors qu’elle ne comprend pas nos faims.
Ce qui anime les hommes et les femmes,
Ce que d’aucuns trouve vulgaire, banal,
Et que d’autres, exagérément, s’en pâment,
Mérite mieux qu’une réflexion machinale.
Y a-t-il chose, plus stupide, plus sotte,
Que de croire tout définitivement expliqué,
Alors qu’il y a dans notre hotte,
A vous, à nous, tant de facettes d’humanité.
Dès lors, il nous faut bravement échanger
Encore pour combattre cette langueur
Qui sans prendre garde pourrait annihiler
La paix de nos esprits, le repos de nos cœurs
Rimes tirées de Confession
Poète : Charles Baudelaire (1821-1867)
Recueil : Les fleurs du mal (1857).
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