Ce sont les violons, là à l'esprit.
Un rythme de promenade, l'annonce
D'un drame, l'ouverture d'un amour.
C'est lui qui imagine un roman.
Nul, la musique surtout, n’a dit
Vers où va-t’il, rien n'annonce
Ce que demain sera comme jour,
Sera-t-il héros, traître ou amant.
Peut-être que cela lui importe peu?
Ou peut-être est-ce à ce point vital
Qu'il n'a pas le droit de se tromper?
Mais les violons jouent encore
Et le conduisent en on ne sait quel lieu.
Sera-ce le point de non-retour, fatal?
Ou les mêmes violons pour l'éternité,
La même âme vieillissante, le même corps?
Courageusement, écrira-t-il un jour sa faim
D'une autre vie, d'une autre existence
Ou attendra-t-il que le temps décide
Au hasard, de la suite de la mélodie?
Peut-être n'est-il pas du tout un musicien,
Qu'il est impossible, sans défense,
D'écrire une partition qui ne soit acide.
Jouer des notes n'est pas jouer sa vie.
Courageusement, écrira-t-il un jour ses fins,
Mais les connait-il, les perçoit-il?
Un piano, maintenant, le transporte,
Beaucoup plus loin qu'il ne croyait.
Entre nous, sommes-nous si certains
Pour démêler l'essence de l'agréable futile ?
Avons-nous, décidément, une volonté si forte
Qu'elle nous protège des « mal-après ».
Ce sont les violons, là à l'esprit,
De William Sheller, pour ceux qui aiment,
L'homme n'est plus anonyme, c'est moi.
C'est moi qui suis les courbes des notes.
Peut-être suis-je aussi perdu que lui?
Où me mènent les idées que j'essaime
Loin d'elle, près de vous, près de toi?
Ce poème est-il finalement une litote?
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