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Propos de poète

Par Gabriel Ney et Denis Marion • Des poèmes récents ou pas. • Lundi 23/01/2006 • 0 commentaires • Version imprimable

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Rimes tirées de Ni plaisir ni peine d’Alphonse Esquiros (1812-1876) dans le recueil : Les hirondelles (1834).

 
Quand les esprits frémissent,
Du choc des pensées,
Quand les cœurs complices
De tendresse s’emplissent,
Il faut s’équilibrer.
Céder à la mélancolie
Et gonfler les ruisseaux
Des bonheurs qu’on oublie,
Et nos âmes affaiblies
Oublieront les moments basaux.
 
Certes, propos de poète
Qui peuvent sortir ternis
D’ignorer les douleurs muettes,
Les questions qui inquiètent,
Les doutes presque infinis.
 
Tout ce que nous sommes censés,
Cacher sous le manteau.
Tout ce que nous devons effacer,
Comme si cela ce n’était pas passé,
De la naissance au tombeau.
Mais où sont les vraies chimères,
Est-ce ce que l’on soumet au déni,
Ce que l’on croit éphémères,
Par crainte des matins amères
Qui vous laissent anéantis.
 
Laisser cette passion ignorée,
Sans doute pas totalement à tort,
Parce que finalement, s’adorer
Pourrait être difficile à porter
Si on craint les « coûts » du sort.
 
Ne craignons pas d’être avides,
Cela peut être un léger papillon,
Sur ton épaule, image vivide
Qui ne laisserait pas impavide,
Exercice dans lequel nous brillons.
 
Bien entendu, des moments frêles
Mettent à mal ce beau refrain.
Et tu t’enfuis à tire d’aile,
Pour tenter d’échapper à ces cruels
(Peut-être hypothétiques) lendemains.
Me laissant sans doute pâle,
Mais portant encore le flambeau
Pour échapper à la phiale,
Que l’on pourrait croire fatale,
A des amours qui seraient gombos.
 
Avant que tes larmes ne tombent,
Je veux donc te dessiner des sourires,
Pour endiguer la potentielle trombe
Qui finalement nos sens trompent
En laissant croire que nous allons périr.
Et si parfois nos voix sont plaintives,
Je dirais bien, sincèrement, de toi à moi
Que ce sont des choses qui arrivent,
Mais qui, crois-moi, quoiqu’il arrive
Ne justifient qu’un raisonnable émoi.
 
Toutes les craintes ne sont pas surannées,
Et les ignorer est un difficile pari,
Mais pourquoi, de tout, il faudrait se priver
Alors que passeraient les années,
Sans un murmure et encore moins un cri
D’amour, fut-il parfois acide.
Il y a bien plus que sept ciels,
Où trouver des espaces chaoïdes
Qui conviendrait à des esprits avides
D’une expérience (extra)sensorielle.